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Venezuela

Venezuela: l’armée, un acteur clé du pouvoir

Ce dimanche, l'armée vénézuélienne a repoussé ce que le président Nicolas Maduro a qualifié d' « attaque terroriste » contre une base militaire située à Valencia, à l’ouest de la capitale Caracas. L'opposition vénézuélienne et les observateurs indépendants y voient plutôt une tentative de soulèvement au sein de l'armée. Les Forces armées bolivariennes sont aujourd'hui le principal pilier du régime socialiste. Au-delà de leur rôle militaire, leurs membres occupent des postes stratégiques aussi bien en politique qu’au niveau économique.

Le ministre de la Défense vénézuélien Vladimir Padrino Lopez pendant une cérémonie avec des membres de l'armée à Caracas, le 17 avril 2017.
Le ministre de la Défense vénézuélien Vladimir Padrino Lopez pendant une cérémonie avec des membres de l'armée à Caracas, le 17 avril 2017. © Carlos Becerra/Bloomberg via Getty Images
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Le gouvernement du président Nicolas Maduro compte 32 ministres. Douze sont des militaires, dont dix toujours en activité et deux à la retraite. En charge des ministères de l'Intérieur et de la Justice, de l'Alimentation, de l'Agriculture, de l'Habitat, de l'Electricité ainsi que des Travaux publics, ces officiers supérieurs de la Force armée nationale bolivarienne (FANB) occupent les postes clés de la vie politique. Le général Vladimir Padrino Lopez se trouve, lui, à la tête de la Défense, une sorte de super ministère auquel les autres membres du cabinet doivent rendre des comptes.

Hugo Chavez et le culte du « soldat bolivarien »

La militarisation progressive de la société vénézuélienne débute avec l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez en 1999. Le président, lui-même issu de l'armée, soigne le culte du « soldat bolivarien » (en référence au héros vénézuélien de l’indépendance d’une partie de l’Amérique latine) et place ainsi idéologiquement les forces armées au cœur de sa révolution socialiste.

S'en suit une immixtion croissante des militaires dans les affaires civiles. Hugo Chavez nomme par exemple d’anciens généraux à la direction de la compagnie nationale pétrolière PDVSA. Des militaires détiennent aussi des médias, une banque ou encore un groupe de construction. Selon la police fédérale américaine antidrogue, la DEA, et des experts européens, les membres de la FANB contrôleraient également le trafic de cocaïne, notamment à destination de l'Europe. Ce groupe de narcotrafic est appelé le « cartel de los Soles », le soleil étant l'emblème porté sur les uniformes de l'armée vénézuélienne.

La loyauté des militaires

A la suite du putsch contre le président Chavez en avril 2002, les forces armées font objet de plusieurs purges. Aujourd’hui, la FANB se déclare « chaviste, nationaliste et anti-impérialiste ». Ses dirigeants ont juré « loyauté absolue et inconditionnelle » au successeur d’Hugo Chavez, le président Nicolas Maduro. Si les officiers supérieurs occupent au Venezuela désormais les principaux postes stratégiques aussi bien de la vie politique qu’économique et en tirent les bénéfices, il n’en est pas de même pour les soldats.

Comme le reste de la population vénézuélienne, les militaires sont frappés par les pénuries de biens de première nécessité et de médicaments ainsi que par une inflation qui est la plus importante du monde. Leur solde mensuel suffit à peine pour acheter de la nourriture pour une semaine. Depuis le début du mouvement de contestation en avril dernier, plus de cent membres desforces armées, dont des officiers supérieurs, ont été incarcérés. Ils sont accusés de trahison, rébellion, vol ou désertion.

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