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Venezuela

Venezuela: une femme tuée lors de la consultation organisée par l'opposition

L'opposition organisait dimanche 16 juillet un référendum pour se prononcer sur l’Assemblée nationale constituante convoquée par Nicolas Maduro pour le 30 juillet. Parmi ses prérogatives, la possibilité de réécrire la Constitution. Une consultation symbolique au cours de laquelle une femme a été tuée lors d’une fusillade à Caracas devant l’un des 2000 bureaux de vote du pays. Plus de 7,18 millions de Vénézuéliens ont participé à la consultation annoncent les organisateurs.

Décompte des bulletins dans un bureau de Caracas après le référendum anti-Maduro, dimanche 16 juillet.
Décompte des bulletins dans un bureau de Caracas après le référendum anti-Maduro, dimanche 16 juillet. REUTERS/Marco Bello
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Les bureaux de vote sont désormais fermés et l'opposition vénézuélienne attend les résultats du référendum. Mais c'est encore la violence qui aura marqué la journée de dimanche. Des inconnus à moto ont ouvert le feu sur les personnes qui patientaient pour voter dans un bureau dans l'ouest de Caracas, tuant une femme de 61 ans et faisant trois blessés.

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Ecoutez le reportage de notre correspondant à Chacaito, dans l'un des plus grands bureaux de vote de la capitale où les électeurs se pressent

Julien Gonzalez

Vingt millions de personnes étaient appelées à voter lors de cette consultation symbolique puisqu'elle avait lieu sans le Conseil national électoral, l'instance en charge des scrutins dans le pays, que l'opposition accuse de « complicité » avec le gouvernement.

Le camp présidentiel a convoqué une Assemblée nationale constituante dont l'élection est fixée au 30 juillet dont la mission sera de modifier la Constitution. Nicolas Maduro assure en effet que « c'est la solution et que la Constituante garantira la paix », alors que le pays traverse une grave crise politique, économique et sociale.

L'opposition, majoritaire à l'Assemblée nationale, manifeste depuis des semaines dans tout le pays et dénonce dans cette Constituante « un coup d'Etat ». Des protestations qui ont fait des dizaines de morts depuis le 1er avril.

Les bureaux de vote, qui devaient fermer à 16h, sont restés ouverts bien plus tard, des électeurs faisant toujours la queue.

La diaspora mobilisée

Cette journée n’avait pas lieu qu’au Venezuela, mais dans plus de 500 villes du monde entier, comme à Lima, au Pérou, et à Buenos Aires, en Argentine.

►Le dimanche matin, d'ordinaire, les rues sont désertes dans l'Abasto, quartier de classe moyenne de Buenos Aires. Mais dimanche matin, on apercevait de loin une queue interminable de plusieurs centaines de personnes, rapporte notre correspondante Aude Villiers-Moriamé. La plupart vêtues de jaune, bleu et rouge, les couleurs du Venezuela.

Dans la file, Beatriz Armas. Cette Vénézuélienne de 52 ans s'est levée très tôt pour aller voter. « C'est très important de participer aujourd'hui. Même si le gouvernement ne reconnaît pas notre vote, nous les Vénézuéliens, nous nous levons pour dire qu'on ne veut plus de cette dictature ! »

Gabriel Betancourt surveille le bon déroulement du vote. Ce représentant du mouvement d'opposition Voluntad Popular a fui le Venezuela il y a un an, après avoir été arrêté par la police et menacé de mort. « Il y a tellement de monde qui participe alors qu'il fait trois degrés dehors, c'est fou ! On est tous mobilisés pour défendre l'opinion du peuple. »

Tous ne partagent pas l'optimisme de l'opposition. Yonathan Roa, 28 ans, a participé au vote de ce dimanche sans trop y croire. « C'est juste symbolique. Le gouvernement fera son Assemblée constituante de toute façon. Ça fait longtemps que ce pays a cessé d'être une démocratie. » Ancien professeur de géographie, Yonathan travaille aujourd'hui comme vendeur au noir. Il espère un jour gagner suffisamment d'argent pour faire venir sa famille, restée au Venezuela.

►Au Pérou, des bureaux de vote ont été installés dans quatre villes du pays dont Arequipa au Sud, Ancash et Trujillo au Nord, rapporte notre correspondant à Quito, Eric Samson. A Lima, les membres de la communauté vénézuélienne ont pu voter dans deux locaux différents, dont celui prêté par le parti Péruviens pour le changement du président de la République Pedro Pablo Kuczynski, très critique envers le régime vénézuélien depuis son élection.

Certains sont arrivés ces derniers mois, poussés par l’aggravation de la crise. D’autres sont là depuis plusieurs années. Ils sont en général professionnels, diplômés, obligés de vendre des gâteaux et des arepas dans les rues de Lima.

Depuis plusieurs jours, des membres de l’opposition vénézuélienne se mobilisent sur les réseaux sociaux, comme Paulina Facchin, représentante de la Table de l’unité Démocratique (MUD) au Pérou. « C’est un processus électoral citoyen. Nous invitons à voter ce 16 juillet lors du référendum pour la liberté et la démocratie et à marquer trois fois "oui" sur le bulletin. Vote oui pour le Venezuela. Nous comptons sur toi. Les Vénézuéliens au Pérou, nous sommes éloignés de la patrie mais nous ne sommes pas absents. »

Au Pérou, la communauté vénézuélienne est estimée à 15 000 personnes.

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