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Colombie

[Tendances] Colombie: les mille et une nuances des cheveux colorés flashy

Certains auront l'impression de retourner dans les années 1980, d'autres du retour de l'époque punk. Pourtant, ce n'est rien de cela, sinon une mode colombienne qui persiste depuis quelques années. Cheveux verts, bleus, roses, orange, jaunes, violets, ou rouges. Tout y passe et même des mélanges de chaque. Selon les témoignages, colorer sa tête est devenu un jeu avec la société, et l'affirmation d'une personnalité rebelle.

Anggie, 22 ans, Colombienne aux cheveux teints en bleu.
Anggie, 22 ans, Colombienne aux cheveux teints en bleu. RFI/Najet Benrabaa
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De notre correspondante à Medellin,

Impossible de passer inaperçu avec cette jeune femme aux cheveux bleu ciel. Avec ces airs de pin-up et son joli minois, Anggie Gomez attire tous les regards. Il ne faut pas se formaliser lorsque vous entendez « Hey mamasita, hola linda, que hermosa » (Hey ma belle) et des sifflets en marchant avec elle. Elle a commencé à se colorer les cheveux à 18 ans par envie de changement. Après des tests, le bleu et ses différentes nuances sont devenus fixes.

Cette graphiste de 22 ans se moque des réactions, au contraire, elle s'en délecte. « J'adore. C'est même très drôle. Par exemple, les enfants. Ils sont très imprudents. Hier, dans mon ascenseur, un enfant m'a dit “Pourquoi vous avez des cheveux bleus ? Bien parce que j'aime ça". Il m'a rétorqué “Ah ben moi non !” J'ai explosé de rire. C'était unique. Ses couleurs sont devenues tellement une part de moi, que maintenant même les critiques me plaisent. Je l'ai toujours fait pour sortir de l'ordinaire. Alors, si on me critique, c'est que je le fais bien. »

Alejandra Rodriguez, 22 ans, a choisi un dégradé de sa couleur naturelle, le brun, vers un violet puis un rose. Sa longue chevelure dessine alors ses épaules et son dos de couleurs. « C'est avant tout parce qu'on veut être différente des autres. C'est l'expression de la rébellion. Les couleurs vives marquent les esprits et provoquent. On marque une tendance, notre personnalité. C'est-à-dire que tant que je me sens bien et belle, peu importe ce que les autres disent. »

Alejandra Rodriguez, 22 ans, Colombienne aux cheveux teints en rose.
Alejandra Rodriguez, 22 ans, Colombienne aux cheveux teints en rose. RFI/Najet Benrabaa

Une mode onéreuse et exigeante

N'étant pas des couleurs naturelles, elles demandent plusieurs étapes. Tout d'abord, une décoloration complète des cheveux, un procédé chimique qui peut être agressif. Ensuite, plusieurs couches de couleurs vives pour atteindre le rendu explosif. Autant dire qu'après cela, les traitements de soins et hydratants sont de mise si on ne veut pas détruire son capital capillaire.

Anggie a besoin de plusieurs jours pour obtenir son bleu ciel. « Déjà, là on voit les racines naturelles. Il faut repasser régulièrement. Je tente de ne pas faire trop de couleurs complètes à répétition. Mais comme, le bleu commence de faner dès le quatrième shampoing, j'ai mes astuces. Tous les 8 jours, je fais un soin et j'ajoute un peu de ma couleur bleu dans le soin pour le maintenir sans trop agressé les cheveux. »

Pour éviter de détruire ses cheveux, Anggie utilise des produits vegans et sans ammoniaque. De fait, la facture est plus salée. « Rien que la couleur me coûte 50 000 pesos (environ 16 euros) quand tu l'as fait plusieurs fois par mois, ça chiffre vite. Mais heureusement que j'ai les cheveux courts, donc je n'en achète pas plus d'une pour faire tous mes cheveux. Mais quand je fais de mélange, très vite la facture devient salée ! Peu importe, car pour moi, la couleur signifie la vie, le bonheur. »

Des origines confuses

D'après Anggie, cette tendance vient des Suicide girls, un groupe de mannequins aux poses dénudées et couleurs de cheveux provocantes. « Elles ont choisi les couleurs de femmes sensuelles, voire un peu brutales. Si tu cherches leurs photos, tu verras que je suis un peu dans le même style même si j'ai des couleurs plus froides. Ma meilleure amie a des cheveux orange fuchsia. »

Alejandra ajoute que « ça fait déjà près de deux ans qu'on a cette mode ici. On a eu beaucoup de marques qui ont lancé des gammes de couleurs vives. Les jeunes ont très vite pris le pli. On aime exprimer notre différence. »

Ce qui est sûr, c'est le succès de cette mode en Colombie, avec en « must » la combinaison de la couleur de vos cheveux avec celle de vos ongles...

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