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Canada

Le Canada s'excuse pour l'emprisonnement à Guantanamo de l'un de ses citoyens

Le gouvernement canadien a présenté des excuses officielles à un ancien détenu canadien de la prison américaine de Guantanamo Bay. Il a aussi conclu un accord avec une compensation qui pourrait atteindre les 10,5 millions de dollars. Omar Khadr était devenu à 15 ans le plus jeune détenu. Condamné en 2010 à huit ans de prison par un tribunal militaire d'exception pour avoir prétendument jeté une grenade en Afghanistan, qui a tué un soldat américain et blessé un autre, il a été extradé puis finalement libéré sous conditions en 2015.

Omar Khadr lors d'une conférence de presse à Edmonton, le 7 mai 2015.
Omar Khadr lors d'une conférence de presse à Edmonton, le 7 mai 2015. REUTERS/Dan Riedlhuber
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Avec notre correspondante à Montréal,  Marie-Laure Josselin

Pendant la conférence de presse, officialisant ses excuses, les représentants du gouvernement canadien ont été clairs : « Nous sommes ici aujourd’hui parce que les gouvernements précédents n’ont pas défendu les droits fondamentaux d’un citoyen canadien. »

Le gouvernement de Justin Trudeau voulait surtout mettre fin à cette affaire. Omar Khadr réclamait 20 millions de dollars en dommages et intérêts pour les torts qu’il a subis, le gouvernement dit qu’il savait que la bataille était perdue d’avance car en 2010 alors que le jeune homme était le dernier Occidental emprisonné à Guantanamo, la Cour suprême canadienne avait déjà jugé que ses droits avaient été violés par Ottawa.

En cause, des interrogatoires menés par des agents canadiens après des séances de torture.

Considéré comme un enfant soldat de 15 ans embrigadé par son père, un financier d’al-Qaïda, Omar Khadr essaie de refaire sa vie au Canada. Mais difficile de trouver un emploi ou d’aller à l’école, a-t-il confié à CBC, diffuseur public. Alors ces excuses vont lui permettre de restaurer sa réputation et d’aller de l’avant, dit-il.

Mais ce règlement à l’amiable ne passe pas du côté de l’opposition. « Ce paiement est une gifle en pleine figure pour les hommes et les femmes en uniforme qui font face à un danger pour assurer notre sécurité », s'est emporté le chef du parti conservateur, Andrew Scheer.

C’est un débat qui va se poursuivre, passionnément même, a déjà annoncé le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, car cette affaire suscite un débat très polarisant au sein de la société canadienne.

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