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Venezuela

Venezuela: les anti-Maduro bloquent les principales routes du pays

Au Venezuela, la mobilisation contre Nicolas Maduro continue. Ils étaient des milliers ce lundi à occuper les principales routes du pays. Objectif : maintenir la pression contre le gouvernement chaviste et obtenir notamment des élections générales dans le pays. Depuis les décisions du Tribunal suprême de justice qui ont mis le feu aux poudres, notamment celle d'assumer les pouvoirs de l'Assemblée nationale où l'opposition a une majorité, les manifestations se multiplient dans le pays depuis plus de trois semaines.

Des milliers de manifestants se sont rassemblés pour bloquer l'autoroute principale de Caracas pendant plusieurs heures le 24 avril 2017.
Des milliers de manifestants se sont rassemblés pour bloquer l'autoroute principale de Caracas pendant plusieurs heures le 24 avril 2017. REUTERS/Christian Veron
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Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez

C'est sous un soleil de plomb que les opposants ont occupé l'autoroute principale de Caracas pendant plus de huit heures. Sur place, certains jouent aux dominos, d'autres lisent... Installée sur l'asphalte, Lorena Guevara échange avec ses amis sur la situation du pays.

« Ce n'est pas un jeu, dit-elle, nous sommes ici pour occuper un lieu. Aujourd'hui lundi, c'est un jour de travail où nous devrions tous être au bureau ; et pourtant, nous sommes tous en train de faire une parenthèse pour notre pays, explique la jeune femme. Aujourd'hui, je ne gagne pas d'argent. C'est un sacrifice mais ma patrie le mérite ! »

« Nous pouvons continuer comme ça 20, 40, 60 ou 100 jours de plus »

Occuper le terrain, une priorité aussi pour Eduardo Cruz, un commerçant de Caracas, bien conscient que les rassemblements de ce lundi n'apporteront pas de résultat concret. Mais pour lui, la pression de la rue finira, à terme, par l'emporter sur le gouvernement chaviste.

« La solution la plus démocratique pour sortir de cette situation, ce sont des élections générales. Mais le gouvernement ne veut pas quitter le pouvoir car il s'est empêtré dans trop de problèmes : il est coincé face à la justice et il est coincé politiquement, affirme-t-il. Cela fait plus de 20 jours que nous luttons dans la rue, et je crois que nous pouvons continuer comme ça 20, 40, 60 ou 100 jours de plus. Nous avons de la force pour tenir car le peuple est décidé. »

L'opposition a d'ores et déjà appelé à poursuivre les mobilisations dès ce mercredi. Cette journée de blocage des routes a en tout cas a été marquée par des tensions à l’intérieur du pays, notamment à l'ouest du Venezuela. Au moins deux personnes ont été tués : l'une à Mérida, dans une manifestation pro gouvernementale selon le Défenseur du peuple, une sorte de médiateur; l'autre dans l'Etat de Barinas.

Nombreux morts et arrestations arbitraires

Avant ce lundi 24 avril, le bilan était de 10 morts au cours de manifestations ou en marge de mobilisations de ce mois d'avril. 11 autres personnes sont également mortes dans la nuit de jeudi dernier au cours de troubles et de saccages de magasins dans un quartier pauvre au sud-ouest de Caracas.

Une situation qui inquiète particulièrement l’ONG vénézuélienne Foro Penal qui compte déjà plus de 1 400 arrestations depuis le début du mouvement. « Nous faisons face à une situation grave car ils sont en train d’arrêter les personnes uniquement parce qu’ils exercent pacifiquement leur droit constitutionnel à manifester, détaille son directeur Gonzalo Himiob-Santome. L'autre situation à laquelle nous sommes confrontés est délicate et concerne tous les tribunaux du pays: les autorités imposent aux détenus des avocats d'office ou alors des avocats qui ne sont pas des avocats de confiance. Tous les juristes choisis par les détenus, ou les avocats qui travaillent au sein d'organisations comme la nôtre, le Foro Penal, sont bloqués par les tribunaux. Leur objectif, c'est d’imposer des avocats d'office qui ne vont pas nécessairement défendre l'intérêt des détenus ».

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