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Etats-Unis

Etats-Unis: une femme médecin inculpée pour avoir excisé plusieurs fillettes

Il s’agit sans doute d’une première aux Etats-Unis : un médecin a été inculpé pour avoir excisé des fillettes et il encourt la prison à vie. Il s'agit d’une femme, Jumana Nagarwala, une urgentiste hospitalière, accusée d'avoir réalisé des excisions dans un cabinet médical de la banlieue de Détroit.

Le médecin urgentiste Jumana Nagarwala, accusée d'avoir excisé des fillettes, dans la banlieue de Détroit.
Le médecin urgentiste Jumana Nagarwala, accusée d'avoir excisé des fillettes, dans la banlieue de Détroit. Henry Ford Hospital
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Selon l'accusation, deux fillettes ont été amenées, début février 2017, par leur mère, depuis l'Etat du Minnesota, dans un cabinet médical situé dans l’Etat du Michigan, dans la banlieue de Détroit, plus précisément, pour subir une excision. La mère, ainsi que le médecin urgentiste qui a pratiqué l’intervention leur ont demandé de ne pas en parler. Le site du journal New York Times cite les déclarations faites par l'une des fillettes aux enquêteurs. Elle aurait dit que l'excision était si douloureuse qu'elle a hurlé pendant l'intervention et qu'après elle pouvait à peine marcher.

Arrêtée et inculpée pour mutilation génitale, transport de mineurs, et faux témoignage, le médecin urgentiste Jumana Nagarwala est passible de prison à vie. Elle aurait pratiqué des excisions sur d'autres fillettes, il y a une dizaine d'années. Interrogée par le FBI, elle a nié les faits. Elle doit être entendue à nouveau lundi 17 avril 2017, notamment pour que l’on puisse établir si elle peut être libérée sous conditions dans l’attente de son procès.

500 000 filles et femmes vivant aux Etats-Unis sous la menace d’une excision

Madame Nagarwala est la première personne inculpée au titre d’une loi fédérale contre les mutilations génitales sur mineurs, adoptée en 1996. En effet, la moitié des 50 Etats américains, dont le Michigan où se sont déroulés les faits, n’ont pas de loi propre contre ce type de crime.

« Madame Nagarwala est accusée d'avoir pratiqué ces actes de brutalité sur des victimes particulièrement vulnérables », a souligné le procureur fédéral pour la partie est de l'Etat du Michigan. Il a ajouté : « le ministère de la Justice est déterminé à mettre fin aux mutilations génitales, une pratique qui n'a pas sa place dans une société moderne ».

Selon Shelby Quast, directrice pour les Etats-Unis de l'organisation pour la défense des femmes Equality Now, les autorités sanitaires américaines estiment que plus de 500 000 femmes et filles vivant aux Etats-Unis ont été victimes de mutilations génitales ou seraient en danger d'être mutilées. « La plupart d’entre elles sont nées aux Etats-Unis et beaucoup n’ont aucune origine en Afrique, où cette pratique est répandue », a souligné Shelby Quast.

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