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Canada

Le Canada ouvre la voie à la légalisation du cannabis à des fins récréatives

Le gouvernement canadien vient de déposer un projet de loi précisant les grandes lignes de la façon dont ce pays entend légaliser le cannabis à des fins récréatives. Le texte va faire l'objet de nombreuses consultations et débats avant d'être voté par les députés début juillet 2018. Comme le laissaient entendre certaines informations, le cannabis serait réservé aux adultes, et vendu sous contrôle des provinces.

Des Canadiens rassemblés à Ottawa pour célébrer la «Journée nationale de la marijuana», le 20 avril 2016.
Des Canadiens rassemblés à Ottawa pour célébrer la «Journée nationale de la marijuana», le 20 avril 2016. Chris Roussakis / AFP
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Avec notre correspondante à MontréalPascale Guéricolas

La légalisation de cette drogue douce va sans doute réduire le nombre de Canadiens qui se retrouvent devant la justice chaque année parce qu'ils possèdent du cannabis. Par contre, les accidents liés à l'utilisation de cette drogue pourraient augmenter.

Le problème, selon l'avocat Michel Morin, c'est que les moyens actuels pour détecter l'impact réel de la drogue chez les conducteurs manquent de fiabilité. « On est pas encore en mesure de déterminer qu’une personne était sous l’effet euphorisant de la substance au moment de la conduite. Une personne peut avoir fumé un joint trois jours avant - l’effet euphorisant est dissipé depuis longtemps – et être testée positive. »

Si le gouvernement central prône la légalisation du cannabis, sa vente et toutes les questions relatives à la sécurité ou à la santé publique vont incomber aux provinces. Certaines, comme le Nouveau-Brunswick dans l'est du pays, soutiennent financièrement les producteurs comme Organigram, dirigé par Denis Arsenault.

« Ici, il n’y a pas beaucoup d’emplois. Je crois que le gouvernement voit ça comme une opportunité de créer des emplois, des bons emplois. On a des chimistes qui travaillent, des biologistes et on s’en va vers un marché qui est énorme. » On estime ce marché au Canada à un potentiel de 3 à 6 milliards d'euros.

L'Uruguay, premier pays à avoir autorisé le cannabis pour son usage récréatif

En 2013, le président José Mujica dépose un projet de loi révolutionnaire. Il prévoit d'autoriser la production, la vente et la consommation de cannabis pour un usage récréatif. L'intention de départ : lutter contre le narcotrafic, qui fait des ravages en Uruguay.

Dans ce petit pays de 3 millions d'habitants, on estime que 200 000 personnes consomment régulièrement du cannabis. Pour José Mujica, c'est se voiler les yeux que d'ignorer cette réalité. Le 6 mai 2014, la loi entre en vigueur. Les Uruguayens peuvent acheter 10 grammes de cannabis par semaine en pharmacie ou dans un club de consommateurs. Ils peuvent aussi se déclarer comme auto-cultivateurs.

Le problème, c'est que trois ans après, la loi n'est toujours pas parfaitement mise en place. La vente en pharmacie n'a pas encore démarré, notamment parce que la majorité des pharmaciens s'opposent à distribuer du cannabis. Ensuite, la plupart des consommateurs ne veulent pas s'inscrire sur un registre avec leurs empreintes digitales. Enfin, les clubs de consommateurs sont très sélectifs. L'inscription y coûte parfois 500 dollars.

La vente en pharmacie devra démarrer en juillet. Avant cela, difficile de tirer un premier bilan et de dire si le narcotrafic a baissé. Le gouvernement insiste en tout cas pour dire que cette loi est une expérimentation, et que si elle n'est pas concluante, l'Etat reviendra en arrière.

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