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Colombie

Coulée de boue meurtrière en Colombie: la déforestation pointée du doigt

La Colombie enterrait ce mardi 4 avril plusieurs dizaines de victimes tuées par une coulée de boue dans la ville amazonienne de Mocoa, au sud. Au moins 273 personnes ont perdu la vie, dont plusieurs dizaines d'enfants. On dénombre également 262 blessés. Selon la Croix-Rouge, la catastrophe a fait 220 disparus et affecté quelque 45 000 habitants. Ceux qui ont tout perdu pointent du doigt la déforestation. L'ONG WWF aussi.

Mocoa pleure ses morts après la catastrophe, le 3 avril 2017.
Mocoa pleure ses morts après la catastrophe, le 3 avril 2017. REUTERS/Jaime Saldarriaga
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La coulée de boue qui a touché la ville de Mocoa, dans le sud de la Colombie, continue de faire des victimes. Placé en situation d'urgence, le chef-lieu du Putumayo n'est plus que dévastation et douleur. L'espoir de retrouver des survivants de la catastrophe, survenue vendredi 31 mars 2017, s'amenuise d'heure en heure.

« Quand on couvre les sols de béton, l’eau s’infiltre moins »

Nombreux sont ceux qui ont tout perdu, et qui pointent du doigt la déforestation excessive. Des organisations locales ou étrangères de défense de la nature ont déjà alerté sur cette catastrophe jugée prévisible, compte tenu du niveau de déforestation élevé dans cette zone. C'est le cas du Fonds mondial pour la nature (WWF).

« Dans cette région du sud de la Colombie, il y a une grosse pression foncière liée au fait que les villes s’étendent, donc de l’urbanisation qui participe à la déforestation, de l’artificialisation et de l’imperméabilisation des sols », explique Arnaud Gauffier, responsable agriculture et alimentation à WWF.

« Quand on couvre les sols de béton, l’eau s’infiltre moins et dévale plus les pentes », ajoute l'activiste, qui s'inquiète aussi de « l’expansion de l’agriculture, qu’elle soit vivrière ou à destination de l’exportation, comme certaines cultures d’huile de palme qui s’étendent dans cette région-là, ou l’élevage de bœufs ».

Mocoa, totalement dévastée par la coulée de boue du 31 mars 2017.
Mocoa, totalement dévastée par la coulée de boue du 31 mars 2017. REUTERS/Jaime Saldarriaga

Cesser de déboiser, et restaurer les terrains de toute urgence

« Tout ça, ça concourt à réduire les forêts, à détruire les forêts, et derrière on a les sols qui sont moins stables », martèle Arnaud Gauffier, qui plaide pour que soit lancé d'urgence un processus inverse. « Il y a deux urgences : arrêter de "déforester" et réhabiliter, restaurer les terres qui sont dégradées et qui ont été "déforestées". »

Autrement dit reboiser, « avoir des techniques agricoles plus douces, éviter de construire des routes partout », mais aussi « canaliser l’eau, remettre des haies, remettre des essences locales ». A noter que des risques de glissements de terrain menaceraient 385 autres sites de Colombie, selon une étude.

La catastrophe de Mocoa est la plus grave depuis celle de Salgar, qui avait fait 92 morts en mai 2015, à une centaine de kilomètres de la cité de Medellín. La Colombie se souvient aussi de la tragédie d'Armero : 25 000 morts en 1985 dans une avalanche de boue provoquée cette fois par une éruption du volcan Nevado del Ruiz.

→ À relire : La catastrophe de Mocoa était prévisible et annoncée

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