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Brésil/droits des femmes

Féminicides au Brésil: un footballeur criminel défraie la chronique

Tollé au Brésil, sur la Toile, dans les médias et dans le monde du football. Un célèbre gardien de but, Bruno Fernandes, condamné pour féminicide et libéré depuis peu, vient d'être recruté par un club de football de l'Etat du Minas Gerais. La polémique est énorme, et les sponsors du club ont annoncé leur intention de se retirer.

Le gardien brésilien Bruno Fernandes, lors d'un entraînement avec son nouveau club, le Boa Esporte Clube, le 14 mars 2017.
Le gardien brésilien Bruno Fernandes, lors d'un entraînement avec son nouveau club, le Boa Esporte Clube, le 14 mars 2017. REUTERS/Erwin Oliveira
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De notre correspondant à Rio de Janeiro,

« L'affaire Bruno » passionne les Brésiliens depuis de nombreuses années, depuis la disparition en 2010 de son ex-maîtresse. Le gardien de but, très populaire à l’époque, avait fini par avouer le crime et avait expliqué que le corps de la jeune femme avait été découpé en morceaux et jeté aux chiens. Le cadavre n’a jamais été retrouvé.

Condamné pour avoir commandité cet assassinat, et dans l'attente d'un procès en appel, le footballeur a été libéré, sur décision de la Cour suprême, après avoir purgé moins d'un tiers de sa peine. Pour être très rapidement recruté par un club de deuxième division dans le centre agricole du pays, dans l'Etat du Minas Gerais.

Les sponsors préfèrent lâcher le club de Bruno Fernandes

Le débat fait rage dans les médias brésiliens : pour ou contre une deuxième chance pour le gardien assassin ? De nombreuses associations féministes ont exprimé leur colère. Sur les forums en ligne et les réseaux sociaux, une vague de protestation s’est levée pour dénoncer ce recrutement par le club de football.

Certains, dans les médias, rappellent que Bruno a le droit de revenir à une vie normale. Mais le meurtre de la jeune femme avait choqué les Brésiliens, l’enquête et le procès s’étant transformé en véritable novela médiatique. La réprobation des derniers jours a été telle que très rapidement, les sponsors du club ont annoncé leur intention de lui retirer leur appui.

Une affaire qui fait écho avec la situation sécuritaire dans le pays

Des manifestantes féministes ont défilé devant le club ces derniers jours. Le maire de la ville a décidé de se désolidariser lui aussi. Au Brésil, les violences faites aux femmes sont très nombreuses. Graves, elles sont souvent impunies. Selon un rapport d'Amnesty International, elle ont même augmenté de près d’un quart au cours des dix dernières années dans le pays.

La situation, préoccupante, justifie que l’affaire Bruno ait du mal à passer. Pour sa première conférence de presse, le gardien a refusé de répondre aux questions liées à l’affaire. Il s’est contenté de déclarer qu’il était heureux de recevoir cette nouvelle opportunité et qu’il regrettait que les Brésiliens « se détournent de lui à cause de ce qu’il s’était passé ».

Bruno a commencé à s’entraîner. Confiant, étant donné la nouvelle exposition médiatique de son joueur, le président du club a même promis un nouveau sponsor dès la fin de cette semaine. Quant au joueur, il ne saura qu’au jugement de son procès en appel s’il devra ou non retourner derrière les barreaux.

→ À relire : Un nouveau départ contesté pour le gardien condamné pour meurtre

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