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Colombie

Processus de paix en Colombie: feu vert pour la justice de transition

Le Sénat colombien a approuvé lundi 13 mars une réforme constitutionnelle créant un système judiciaire spécial pour juger les crimes de guerre commis pendant le conflit qui a opposé la guérilla des Farc aux gouvernements colombiens successifs pendant plus de cinquante ans. C'est un élément clé de l'accord de paix négocié entre le gouvernement et la guérilla des Farc et signé en novembre dernier.

Province de Cesar dans le nord de la Colombie: les ex-guérilleros des Farc montent les maisons dans le camp de regroupement qui leur a été destiné et où ils déposent officiellement les armes. Le 15 février 2017.
Province de Cesar dans le nord de la Colombie: les ex-guérilleros des Farc montent les maisons dans le camp de regroupement qui leur a été destiné et où ils déposent officiellement les armes. Le 15 février 2017. Reuters/Anastasia Moloney
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La réforme instaure un dispositif appelé « Système intégral de justice, de vérité, de réparation et de non-répétition » qui s’articule en trois volets : une Commission pour la vérité, une Unité pour la recherche des personnes considérées comme disparues pendant le conflit entre les Farc et les forces gouvernementales, et une Juridiction spéciale pour la paix (JEP).

Tous peuvent être jugés: rebelles, soldats ou paramilitaires

Selon le texte, la JEP administrera la justice de manière « transitoire et autonome » concernant les actions commises avant le 1er décembre 2016 dans le cadre du conflit armé par les guérilleros qui se sont conformés à l'accord de paix et ont déposé les armes, par des agents de l'Etat colombien et par des civils. La justice spéciale sera compétente pour juger notamment les crimes contre l'humanité commis lors des 52 années du conflit, quel qu'en soit l'auteur: un rebelle, un soldat officiel ou un paramilitaire.

L'accord de paix comportait aussi une loi d'amnistie, approuvée en décembre par les députés et les sénateurs, mais dont sont exclus les auteurs de crimes contre l'humanité, lesquels seront soumis à la JEP. Les sentences pourront aller de deux jusqu'à 20 ans de prison pour ceux qui seront condamnés et refuseront de reconnaître leurs actes. La JEP pourra condamner les justiciables à des peines alternatives à la prison à condition qu'ils disent toute la vérité sur les faits qui leur sont reprochés.

Un point âprement discuté pendant les négociations de paix

La justice transitionnelle était l'un des points d'achoppement de la mise en oeuvre de la première mouture de l'accord de paix notamment du côté des partisans de l'ancien président Uribe. Ses opposants dénonçent une justice qui mène à l'impunité. Le Sénat a approuvé la réforme par 60 voix pour et deux voix contre, après sept heures de débat. Le texte avait déjà été approuvé auparavant par les députés colombiens.

L'accord de paix révisé entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la principale guérilla du pays, et le gouvernement du président Juan Manuel Santos, signé solennellement en novembre dernier à l'issue de quatre ans de négociations, prévoit que les guérilléros déposent progressivement leurs armes dans des zones de regroupement, dans un délai de 180 jours à partir du 1er décembre. Ce processus supervisé par les Nations unies doit être achevé fin mai.

La Colombie veut mettre un terme à un conflit armé de plus d'un demi-siècle qui a impliqué une trentaine de guérillas dont les plus importantes sont les Farc et l'ELN, des paramilitaires et les forces de l'ordre, faisant au moins 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

avec agences

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