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Revue de presse des Amériques

A la Une: durcissement de la politique migratoire envers les clandestins aux USA

Le président  américain Donald Trump lors d'une réunion à la Maison Blanche le 8 février 2017.
Le président américain Donald Trump lors d'une réunion à la Maison Blanche le 8 février 2017. REUTERS/Joshua Roberts/File Photo
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Dans la presse américaine, les annonces de durcissement de la politique migratoire envers les clandestins font couler beaucoup d’encre

« Les forces d’expulsion de Monsieur Trump annoncent une agression contre les valeurs américaines », titre l’éditorialiste du New York Times. Le secrétaire à la sécurité intérieure John Kelly fait de toute personne « expulsable » une priorité. La proportionnalité, la liberté de suivre ces règles ou non, l’idée que certaines condamnations d’immigrés puissent être injustes, tout cela est balayé. Les risques d’injustice et de procédures expéditives sont énormes, relève l’éditorialiste. Pour Usa Today, personne ne devrait être surpris par ces mesures, déjà annoncées dans les discours de campagne de Donald Trump. « La répression contre les sans-papiers sera bien plus féroce que sous Obama qui a pourtant expulsé plus d’immigrés illégaux qu’aucun autre président jusqu’à présent », fait remarquer le journal. On va assister à la « répression contre des millions d’immigrés rentrés sur le territoire illégalement, mais qui se sont tenus à carreau, ont travaillé et élevé leur famille dans un pays qu’ils considèrent le leur », ce qui intensifie la peur et la crainte poursuit USA Today. Ces mesures montreront leurs limites en termes financiers, car cela nécessitera des millions de dollars de plus de la poche des contribuables américains. « Le réalisme semble bien éloigné des débats autour du mur et des expulsions », se désole le journal.

Les autorités mexicaines sont irritées par les nouvelles mesures de Donald sur l’immigration

A la veille de la visite au Mexique du secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson et du secrétaire à la sécurité intérieure John Kelly, les autorités mexicaines sont plus qu’irritées, souligne Politico. Cela aura pour conséquence « un retour de bâton de l’opinion publique et du congrès mexicains », prévient un ancien ambassadeur mexicain. Cela minera aussi les efforts de coopération entre les deux pays, notamment sur les expulsions et la construction du mur. Les autorités mexicaines ont averti que la nouvelle directive qui autorise les agents fédéraux à expulser les illégaux d’Amérique centrale vers le Mexique ne sera pas tolérée, informe El Paso Times. Mais ces mesures sont aussi critiquées à l’intérieur des Etats-Unis : pour les autorités d’El Paso, la grande ville frontière en face de Ciudad Juarez, elles pourraient rendre la zone encore moins sûre. Pour l’évêque d’El Paso cité dans le journal local, l’ordre de placer les migrants illégaux en détention signifie qu’on les traitera comme des criminels. « Ces pratiques montrent l’image d’un Etat policier avec ses camps de prisonniers, plutôt qu’un pays connu pour la justice, la bonté et la compassion envers ceux qui souffrent » assène-t-il.

Autre réaction très critique à Miami, parmi les cubano-américains pourtant républicains…

A Miami, des députés cubanoaméricains et des responsables politiques locaux craignent que ce durcissement des mesures envers les sans-papiers ne ternisse l’image de Miami, indique El Nuevo Herald. « L’immigration est bonne pour le sud de la Floride » a même déclaré la députée républicaine Ileana Ros-Lehtinen, lors d’un meeting pour mettre en valeur le rôle des immigrés dans la création d’emplois et d’entreprises dans cette région. « Je comprends que certains ne veuillent pas de délinquants dans leurs quartiers, mais je pense qu’on se trompe en comparant les immigrés à des criminels » a-t-elle insisté.

Le Mexique pratique sur son territoire exactement ce qu’il reproche à son voisin du nord
 
L’éditorialiste de Milenio s’offusque de la politique migratoire mexicaine : entre 2010 et 2015, le nombre d’expulsés mexicains des Etats-Unis a baissé de près de 44% dit-il. En revanche, le nombre d’immigrés d’Amérique Centrale expulsés du Mexique a augmenté de 26%. Et de conclure : le Mexique pratique sur son territoire exactement ce qu’il reproche à son voisin du nord. Le pays devrait donc dénoncer l’inhumanité de la politique migratoire américaine et suspendre la pratique d’expulsion sur son propre territoire, qu’il critique chez les Etats-Unis.

En Equateur, y aura-t-il ou non un second tour pour la présidentielle ?

Les résultats non définitifs après les élections ce dimanche font apparaître Lenín Moreno, le candidat d’Alliance Pays, le parti de gauche du président sortant Rafael Correa, en tête avec 39,18% des voix, contre 28,38% pour le candidat conservateur Guillermo Lasso. Mais selon le président du Conseil National Electoral cité dans La Hora, il serait mathématiquement impossible de ne pas se diriger vers un second tour, et dans ce cas, se sera dans 39 jours. Les résultats définitifs seront annoncés lorsque 100% des suffrages auront été dépouillés. Mais ce retard exacerbe les tensions, relève le journal qui rapporte des rassemblements de mécontents devant le Conseil Electoral. Le maire de Guayaquil qui soutient l’opposition a convoqué une manifestation dans sa ville le 8 mars prochain.

Au Honduras, le congrès a approuvé une loi qui qualifie les délinquants des bandes organisées de « terroristes »

Le Congrès a approuvé hier les premiers articles de la réforme pénale qui stipulent notamment que « ceux qui brûlent des bus pour terroriser la population et les membres d’organisations illégales qui commettent des actes de vandalisme » seront considérés comme « ayant commis des actes de terrorisme », rapporte La Prensa. Et ils encourent entre 40 et 50 années de prison. Le président Juan Orlando Hernández justifie ce durcissement car, dit-il, il ne veut pas que le Honduras devienne comme le Salvador en terme de criminalité. Mais les débats sont houleux au parlement et doivent reprendre ce mercredi, indique La Tribuna.

La malnutrition tue les détenus dans les prisons haïtiennes

C’est un reportage poignant de l’Agence Associated Press, repris par de nombreux sites dont le Washington Post qui publie une photo d’un prisonnier décharné. Pour l’éditorialiste du Nouvelliste, « la vie de nos prisonniers est la pointe de l’iceberg de nos misères », car, rappelle-t-il, la majorité de la population haïtienne vit dans la précarité.

Hier, la Mission des Nations Unies en Haïti s’est dite inquiète des décès de 42 prisonniers, liés à l’aggravation des conditions de détention cruelles, inhumaines et dégradantes. Selon la Minustah, le gouvernement « tarde à prendre les mesures appropriées et durables pour lutter contre ce problème ». Mais conclut le Nouvelliste, « c’est le moment du carnaval, les hôpitaux publics, les écoles en grève, les détenus affamés peuvent attendre ».

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