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Brésil

Brésil: un détenu indemnisé pour des conditions de détention dégradantes

Au Brésil, une décision inédite de la Cour Suprême fait polémique. Les juges de la plus haute instance judiciaire du pays ont décidé d'indemniser un détenu pour les conditions de détention dégradantes qu'il a dû subir en prison. Une décision qui intervient alors que le Brésil est plongé dans une grave crise carcérale, plusieurs mutineries ayant provoqué la mort de plus de 150 détenus depuis le début de l'année. Or cette décision de la Cour suprême pourrait faire jurisprudence et inspirer des milliers d'autres détenus.

Le complexe pénitentiaire d'Anisio Jobim (Compaj), situé en périhérie de Manaus, dans l'Etat d'Amazonie. Une mutinerie dans cette prison a fait au moins 60 morts dans la nuit du 1er au 2 janvier 2017.
Le complexe pénitentiaire d'Anisio Jobim (Compaj), situé en périhérie de Manaus, dans l'Etat d'Amazonie. Une mutinerie dans cette prison a fait au moins 60 morts dans la nuit du 1er au 2 janvier 2017. HO / SESIP / AFP
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Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona

Dans sa cellule, prévue pour héberger 12 personnes, plus de 100 détenus s'entassait. Le condamné, à qui la Cour suprême a donné raison, a même réussi à prouver qu'il était obligé de dormir avec la tête dans les toilettes insalubres de sa cellule, dans une prison du sud du pays.

Une situation que la plus haute juridiction du pays a jugé dégradante. Elle a donc décidé d'indemniser le détenu, avec une compensation financière de près de 700 euros, pour dommages psychologiques.

Mais les juges de la Cour suprême ont également décidé que désormais les autres détenus brésiliens, enfermés dans des conditions similaires, auraient droit eux aussi à une indemnisation, dont le montant devra être établi au cas par cas. Une décision qui a provoqué une polémique nationale.

Insalubres et surpeuplées

Les prisons brésiliennes sont insalubres, surpeuplées et l'immense majorité des détenus vivent dans des conditions extrêmement dures, dégradantes selon de nombreuses associations de défense des droits de l'homme.

Des prisons victimes d'une extrême violence et qui comptent aujourd'hui plus de 600 000 détenus. La Cour suprême a dénoncé « l’inertie de l'Etat qui blesse la décence des citoyens brésiliens » et appelle les juges de tout le pays à appliquer cette décision dans leurs tribunaux.

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