Appels vidéos via WhatsApp au Brésil: bonne ou mauvaise nouvelle?

C'est une innovation qui va certainement bouleverser les communications des Brésiliens. Déjà grands utilisateurs de la messagerie WhatsApp, ils peuvent maintenant passer des appels vidéos via cette application.

Au Brésil, le marché des communications via Internet sur les smartphones est en croissance exponentielle. C’est sur leur téléphone qu’une majorité de Brésiliens passent le plus de leur temps en ligne. Et non plus sur leur ordinateur. AFP PHOTO / ODD ANDERSEN

De notre correspondant à Rio de Janeiro

Une version bêta de la très populaire messagerie instantanée WhatsApp, détenue par Facebook, a été mise en ligne lundi 31 octobre 2016. Très attendue au Brésil, elle donne désormais la possibilité de passer des appels vidéos, et non plus seulement audio.

Pour l'instant, elle n’est disponible que pour les smarphones qui fonctionnent avec Android et Windows, et les utilisateurs qui l’ont déjà testée ne se privent pas, sur les forums, de critiquer les failles de cette nouvelle version « test » : des appels vidéos de qualité aléatoire, pour l’instant, avec de nombreuses coupures.

Mais les Brésiliens sont de très gros utilisateurs de WhatsApp. Plus de 100 millions d'entre eux communiquent tous les jours via cette application. Il est certain que cette nouvelle fonction va rapidement leur devenir indispensable.

Les appels vidéos de WhatsApp peuvent-ils inquiéter la concurrence ?

Au Brésil, le marché des communications via Internet sur les smartphones est en croissance exponentielle. C’est sur leur téléphone qu’une majorité de Brésiliens passent le plus de leur temps en ligne, et non plus sur leur ordinateur.

WhatsApp va donc venir directement concurrencer Skype, mais aussi Duo (lancé par Google), sans compter Facetime. Tous proposaient déjà des communications vidéos.

Au Brésil, les appels téléphoniques classiques sont chers, surtout pour les longues distances d’Etat à Etat, et les factures sont salées. Dans ce pays immense, les appels gratuits, faciles à passer via WhatsApp, ont donc séduit rapidement un très grand nombre d’utilisateurs.

Bien sûr, cela n’a pas plu aux opérateurs. Au Brésil, les groupes de téléphonie mobile sont largement opposés à ce qu’ils considèrent comme de la concurrence déloyale de la part de WhatsApp.

A plusieurs reprises, la justice leur a demandé de couper le service de messagerie pour faire pression sur Facebook, son propriétaire, et obtenir des données privées de suspects dans le cadre de plusieurs enquêtes criminelles.

La politique de confidentialité de WhatsApp fait grincer des dents

WhatsApp refuse de communiquer ses données. Conséquence : des blocages réguliers par la justice, qui paralysent tout le pays. La Cour suprême a même été obligée de s’en mêler. Certains de ses membres jugent illégaux les blocages de la messagerie.

Reste la question de la confidentialité des échanges garantie par WhatsApp et qui gêne les investigations de la police. La Cour suprême a entendu récemment des spécialistes pour étudier la possibilité de craquer le système de cryptographie de la messagerie.

Aucune garantie de succès pour une telle opération, puisque ledit système de cryptographie est réputé inviolable. Sans même parler de la légalité d’une telle procédure.

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