Venezuela: l'appel à la grève de l'opposition assez peu suivi à Caracas
Au Venezuela, après la manifestation massive de mercredi, l'opposition avait appelé à faire grève ce vendredi 28 octobre. L'enjeu : tenter de faire pression sur le gouvernement pour réenclencher le processus du référendum révocatoire contre Nicolas Maduro. La décision rend toute tenue d'un scrutin contre le président quasi impossible cette année, mais l'opposition ne s'avoue pas vaincue et avait demandé aux Vénézuéliens de rester chez eux. Résultat : l'appel à la grève a été peu suivi dans la capitale.
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Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
La capitale ne s'est pas arrêtée de vivre ce vendredi. Dans le quartier de Chacao notamment, il y a des magasins qui ont effectivement fait le choix de baisser leurs grilles et de faire grève, mais il y en a probablement plus encore qui sont restés ouverts.
L'exemple de Chacao est particulièrement significatif puisque c'est non seulement l'un des poumons commerciaux de la capitale, mais c'est aussi un des grands bastions de l'opposition parmi les cinq municipalités de la Grande Caracas.
La raison de cette ambiance : beaucoup de commerçants ont travaillé ce vendredi par obligation économique. L'inflation est trop forte, les salaires ne suivent pas ; un contexte difficile qui fait qu'un jour de grève leur coûterait trop cher.
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Et plus globalement, malgré l'appel à la grève, à Caracas, beaucoup de Vénézuéliens sont tout de même sortis, notamment dans les magasins, à la recherche de produits de base qui leur manquent, « comme n'importe quel autre jour ».
Seule particularité de la journée : c'est sans doute le trafic, moins dense que d'habitude pour un vendredi, veille de week-end.
Conclusion : après le triomphe de la manifestation massive de mercredi, l'opposition n'a pas transformé l'essai cette fois-ci avec cette grève générale. Prochain temps fort : une mobilisation est prévue jeudi prochain jusqu'au palais présidentiel.
Maduro menace d'arrêter les dirigeants de l'opposition
Le président Nicolas Maduro a haussé le ton, ce vendredi. Il a menacé vendredi d'arrêter les dirigeants de l'opposition si un processus de destitution était lancé contre lui au Parlement, comme c'est prévu la semaine prochaine. « S'ils lancent ce supposé processus qui n'existe pas dans notre Constitution, le ministère public devra activer une procédure devant les tribunaux et mettre en prison tous ceux qui violeront la Constitution, même s'ils sont députés », a-t-il prévenu lors d'un discours devant ses partisans.
Aujourd'hui, c'est un jour normal pour moi : il y a beaucoup de magasins ouverts, de la circulation. Je ne vois pas de grève ici ! Comme on dit ici, « si tu ne travailles pas, tu ne manges pas ». Nous, le peuple, nous demandons que Maduro accepte le référendum révocatoire. Mais pour moi, une grève, ça ne fait que retarder le pays !
Dans le quartier commerçant de Chacao, l'une des municipalités de la capitale Caracas
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