Ouragan Matthew en Haïti: des drones utilisés pour évaluer les dégâts à Jérémie

Cela fait presque trois semaines que l'ouragan Matthew est passé sur Haïti : la moitié sud du pays a été ravagée par les vents soufflant à plus de 250 km/h et des averses torrentielles. Il est encore difficile de se faire une idée précise de l'étendue des destructions mais à Jérémie, une des villes les plus dévastées, une organisation haïtienne s'est déployée pour établir avec la plus grande précision le nombre de bâtiments endommagés ou totalement détruits, grâce à des drones de niveau professionnel.

Des habitations endommagées, le 22 octobre 2016, deux semaines après le passage de l'ouragan Matthew à Jérémie, au sud-ouest d'Haïti. HECTOR RETAMAL / AFP

Avec notre envoyée spéciale à Jérémie,  Amélie Baron

Quand les satellites fournissent des photos avec une précision au demi-mètre près, les drones utilisés par l'organisation Potentiel 3.0 obtiennent des images en 3 dimensions avec une précision de 4 cm. Autant dire qu'ils peuvent faire une évaluation parfaite des dégâts de l'ouragan. Presler Jean, qui pilote le drone au-dessus du bord de mer de Jérémie, est fier de cette technologie qui permettrait que l'argent de l'aide soit mieux utilisé.

« Avant que les étrangers n'arrivent, nous-mêmes, les Haïtiens, nous avons eu le temps de produire des images qui peuvent être utilisées, explique-t-il. C'est beaucoup mieux que de dépenser un tas d'argent dans des évaluations de terrain. Nous avons déjà fait cette étude avec les outils dont nous disposons et cela va permettre d'aller un peu plus vite. Et plutôt que de gaspiller des sommes importantes dans des projets d'études, elles pourront être utilisées dans des constructions durables. C'est une bonne chose pour le pays, c'est pour ça qu'on offre ce service. Et on va dupliquer ça dans tous les départements du pays pour qu'enfin Haïti puisse faire face aux désastres avec ses propres capacités. »

Grâce à ses drones, Potentiel 3.0 a déjà pu fournir une vue parfaite du port de la ville et permettre ainsi une réparation provisoire d'urgence pour que moins de trois jours après l'ouragan l'aide humanitaire puisse arriver par la mer.