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Venezuela / Politique

Venezuela: opposants et partisans du chavisme défilent à Caracas ce jeudi

Au Venezuela, opposants et partisans du pouvoir en place se mobilisent ce 1er septembre dans les rues de Caracas, dans un pays frappé par une crise à la fois économique et politique. Alors que certains de ses leaders ont été arrêtés par le gouvernement chaviste de Nicolas Maduro, l'opposition réclame toujours un référendum révocatoire contre l'actuel président.

Des partisans du leader de l'opposition vénézuélienne Leopoldo Lopez manifestent à Caracas, le 22 juillet 2016.
Des partisans du leader de l'opposition vénézuélienne Leopoldo Lopez manifestent à Caracas, le 22 juillet 2016. REUTERS/Carlos Garcia Rawlins
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Pour notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez, ce jeudi, c'est « la » rentrée de l'opposition. Une grande journée de manifestation a lieu au Venezuela dans un contexte tendu. Les opposants au gouvernement de Nicolas Maduro appellent à un rassemblement pour exiger la tenue d’un référendum révocatoire contre le président au pouvoir. Les chavistes, partisans du chef de l'Etat, seront également présents le même jour dans les rues de la capitale pour manifester leur soutien.

« Tout le Venezuela se mobilise pour le droit de vote », assure la coalition d'opposition MUD (Table de l'unité démocratique), qui appelle les citoyens vénézuéliens à la « prise de Caracas ». Avec cette mobilisation, l'opposition souhaite faire pression sur le gouvernement pour organiser au plus vite un scrutin révocatoire contre l'impopulaire président Nicolas Maduro. La première étape a été validée par le Conseil national électoral début août. Reste une deuxième étape, mais les délais piétinent.

Après la période des vacances de juillet-août, plus de deux mois après les dernières mobilisations de la MUD, les deux camps sonnent en fait tous les deux la mobilisation, puisque dans le même temps, le président a appelé à la « prise du Venezuela », une contre-manifestation donc, pour « défendre la révolution bolivarienne », promue par son mentor, Hugo Chavez, au pouvoir entre 1999 et 2013. Depuis plusieurs jours déjà, les chavistes sont dans la rue. Nicolas Maduro a également menacé l'opposition : tout acte de violence sera puni d'un emprisonnement, a-t-il prévenu.

La MUD dénonce déjà un climat de répression, des menaces, voire pire. Ces derniers jours, plusieurs dirigeants de l'opposition ont été arrêtés, comme Daniel Ceballos, l'ancien maire de San Cristobal, une grande ville de l'ouest du pays. Déjà assigné à résidence depuis un an, il a été interpellé samedi. Dans le viseur : le parti Voluntad Popular de l'opposant Leopoldo Lopez, dont Ceballos est membre.

Deux autres opposants politiques ont été arrêtés : Yon Goicoechea et Carlos Melo. Tous deux sont accusés d'avoir tenté de préparer des actes violents lors de cette journée de mobilisation. Yon Goicoechea a été notamment accusé de transporter des explosifs pour la manifestation. Le principal opposant à Maduro, son concurrent à l'élection présidentielle de 2013, Henrique Capriles, a appelé les Vénézuéliens à ne pas se laisser intimider.

Timing serré pour la MUD

L'opposition a bien précisé que cette marche n'irait pas au palais présidentiel. Mais le camp Maduro répète que les manifestants ne pourront même pas rentrer dans le Districto Capital, le centre de Caracas, où se trouve par exemple le Conseil national électoral. La tension politique est grande, le pays faisant face, en outre, à une récession économique générée par l'effondrement des prix du pétrole, pourvoyeur de 96 % des devises du pays. Faute de dollars pour les importations, la pénurie touche plus de 80 % des produits de base.

La question que tout le monde se pose, c'est de savoir si cette mobilisation va trouver un fort écho parmi les Vénézuéliens. Cette année, quasiment toutes les manifestations lancées par l'opposition se sont soldées par des échecs. Quelque 3 à 4 000 personnes à chaque fois, c'est peu. Certes, l'opposition capitalise le mécontentement dans le pays, notamment depuis les législatives de décembre dernier. Mais elle peine à mobiliser dans la rue. Cette nouvelle marche servira donc de test.

En cas de succès, la manifestation peut-elle accélérer le processus du référendum révocatoire. Henrique Capriles semble espérer que oui : « Ce jeudi, il n'y aura pas de changement de gouvernement », a-t-il dit, mais « une nouvelle étape du référendum révocatoire avec plus de mobilisations dans la rue ». L'opposition considère notamment qu'un tel scrutin peut éviter l'explosion sociale. De l'autre côté, les chavistes sont formels : il n'y aura pas de référendum révocatoire cette année. Et il n'y en aura même pas du tout.

Le camp Maduro dénonce « les fraudes et les mensonges » présents selon lui dans les signatures de la première étape. Et ce qu'on constate, c'est que le calendrier est très serré pour l'opposition. Ce lundi, l'une des rectrices du Conseil national électoral a précisé que la deuxième étape, à savoir la collecte de 20 % de signatures des inscrits sur les listes électorales, se ferait entre le 24 et le 30 octobre, soit deux mois avant la fin de l'année. Il faudra ensuite attendre le temps de la vérification, puis de la validation, avant donc un éventuel référendum.

Or, l'opposition est engagée dans un véritable contre-la-montre en la matière : si le référendum se tient avant le 10 janvier 2017, et que le « oui » l’emporte, de nouvelles élections seront organisées. C'est le souhait de l'opposition. Mais passée cette date, même en cas de victoire de l'opposition, le président Maduro sera alors en droit de désigner son vice-président pour lui succéder à la tête du pays s'il est révoqué. Alors, le parti chaviste resterait au pouvoir jusqu'à la fin du mandat.

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