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Etats-Unis

Etats-Unis: une convention démocrate d'union sacrée sur fond de scandale

La convention démocrate s'ouvre ce lundi 25 juillet à Philadelphie, en Pennsylvanie. Hillary Clinton en ressortira officiellement investie candidate à la présidence des Etats-Unis. Jamais une femme n'avait eu l'opportunité d'atteindre ce niveau dans la vie politique américaine.

La convention démocrate se tient à Philadelphie en Pennsylvanie, à partir de ce lundi 25 juillet 2016.
La convention démocrate se tient à Philadelphie en Pennsylvanie, à partir de ce lundi 25 juillet 2016. REUTERS/Brian Snyder
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Avec notre envoyée spéciale à Philadelphie, Anne-Marie Capomaccio

La convention démocrate qui se tient à Philadelphie devait être celle de l'unité retrouvée après la primaire. Mais ce sera sans doute une unité de façade. En effet, des révélations signées WikiLeaks ont entraîné la démission de la présidente du Parti démocrate, Debbie Wasserman Schultz, juste avant l'ouverture de la grand-messe. Une série de courriels suggère que les ténors du parti ont eu la volonté de miner la campagne de Bernie Sanders au profit de celle d'Hillary Clinton.

Il n’y aura toutefois pas de psychodrame familial à Philadelphie. Car le 12 juillet dernier, Bernie Sanders a fini par officialiser son soutien à Hillary Clinton : « Madame Clinton a gagné les primaires démocrates ! Je la félicite et je suis fier d’être à ses côtés aujourd’hui », avait-il lancé. Une convention chaotique est ainsi évitée, en grande partie grâce à ce geste de Bernie Sanders, et à son discours sur un programme que la candidate Clinton avait retaillé quasiment sur mesure pour l’électorat du sénateur du Vermont.

« Bernie Sanders a annoncé que c’est la plateforme la plus progressiste de l’histoire du Parti démocrate. C’est ce qui explique du reste qu’il ait attendu aussi longtemps pour la soutenir, parce qu’ils étaient en négociation depuis plusieurs semaines. Il l’a dit clairement et son discours était, je pense, très, très bien structuré. Il a montré à ses supporters que sur toutes les grandes questions, au fond, il était en relatif accord avec Hillary Clinton et qu’ils avaient trouvé une plateforme, disons, consensuelle », analyse le consultant international René Lake, très impliqué dans cette campagne.

Certains irréductibles ne veulent pas choisir

La convention est unie, mais il reste des irréductibles comme le docteur Han, militant pro-Sanders de la première heure. Il ne votera pas pour Hillary Clinton : « Hillary Clinton a gagné des millions de dollars grâce au lobby et aux industries. Et nous espérons qu’elle soit responsable des lois qui les concernent ? C’est un conflit d’intérêts. La démocratie américaine a été achetée dans les règles, et elle est corrompue par l’argent », dénonce-t-il.

Un discours de rassemblement de Bernie Sanders est attendu ce 25 juillet. Mais la mission sera plus difficile que prévu car les délégués récalcitrants se sentent confortés par cette affaire de partialité du parti envers Hillary Clinton. Bernie Sanders aura donc besoin d’être particulièrement convainquant.

De nombreux électeurs risquent de s’abstenir pour ne pas avoir à choisir entre Hillary Clinton et Donald Trump, alors que la convention républicaine vient de se terminer et que la convention démocrate s’ouvre. Mat Louis, républicain anti-Trump, est désabusé : « La seule façon de gagner pour Hillary Clinton est d’affronter Trump. Et la seule chance de gagner pour Trump est d’affronter Hillary Clinton. Nous avons deux candidats antipathiques et sans charisme. La plupart des gens vont aller voter contre Hillary ou contre Trump, au lieu de voter pour Hillary ou Trump. »

Un face-à-face qui finira par mobiliser ?

René Lake travaille sur sa troisième campagne démocrate. Et il réfute tous ces arguments négatifs : « On a eu le même problème en 2008, pendant la campagne Obama-Clinton. Mais je peux vous assurer que quand le face-à-face Hillary Clinton-Donald Trump sera très apparent, parce qu’il y aura eu des débats et que l’on verra que c’est un choix entre deux types de politiques, entre deux types de futur pour l’Amérique, je crois que les choses vont se clarifier. J’ai énormément de mal à imaginer que 15 % des supporters de Bernie Sanders pourraient être hésitants dans deux ou trois mois. Je ne le pense pas. »

Le courant du « Tous contre Trump »

Les démocrates ont travaillé pour montrer un visage d’union sacrée. Toutes les tendances du parti seront représentées cette semaine, et notamment ce que l’on pourrait appeler le courant Elizabeth Warren, qui s’exprimera dès ce lundi soir. La sénatrice du Massachussetts a publiquement croisé le fer avec Donald Trump, et sa place d’honneur est bien le signal que cette convention démocrate a pour slogan « Tous contre Trump », dans la droite ligne de la présidence Obama par ailleurs. « Hillary Clinton s’est rendue compte très rapidement qu’elle ne peut gagner cette élection que si elle a la coalition Obama avec elle. La coalition Obama, en clair, c’est une coalition de minorités », explique René Lake.

Et d'ajouter, au sujet d'Hillary Clinton : « Au départ, elle pouvait penser – et certains analystes le pensaient, notamment chez les stratégistes démocrates – qu’avec simplement la sympathie de fait qu’elle pouvait avoir au niveau du vote féminin, ça pouvait suffire. Mais elle se rend compte que ça ne suffira pas. Il faut absolument le vote des autres minorités, les Latinos et les Noirs en particulier. A partir de ce moment-là, elle n’avait plus tellement d’autre choix que de devenir pratiquement le candidat d’un troisième mandat de Barack Obama. Et je pense que c’est une excellente stratégie. »

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