Etats-Unis: la Cour suprême réaffirme le droit à l'avortement
La Cour suprême vient d'accorder aux partisans de l'avortement leur plus grande victoire depuis plusieurs décennies. L'interruption volontaire de grossesse avait été légalisée en 1973 par la Haute Cour. Mais depuis, les Etats les plus conservateurs avaient multiplié les restrictions rendant les avortements de plus en plus difficiles. En 2013, le Texas a ainsi imposé aux cliniques pratiquant des avortements d'être aussi bien équipées qu'un hôpital et aux médecins avorteurs d'être accrédités auprès d'un centre hospitalier pour pouvoir y faire admettre leurs patientes en cas de besoin.
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Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Conséquence de cette mesure au Texas, sur la quarantaine de cliniques concernées, la moitié ont dû fermer et sans la décision de la Cour, une dizaine d'autres auraient suivi, n'en laissant plus que 9 dans l'Etat, et forçant les femmes à voyager très loin pour une IVG.
La Cour, à la majorité de cinq juges contre trois, a rejeté l'argument selon lequel la loi texane avait pour objet de protéger la santé des femmes. Elle a estimé que la mesure n'offrait pas des avantages médicaux suffisants pour justifier le fardeau qu'elle leur impose, et qu'elle violait la Constitution.
Si les pro-vie sont consternés, les féministes ont salué la décision dans la liesse, car elle crée un précédent. Elle va en effet leur permettre de combattre des lois restrictives identiques dans plus d'une vingtaine d'Etats gouvernés par des républicains. Barack Obama et Hillary Clinton se sont félicités du jugement de la Cour.
Pas de réaction immédiate en revanche chez Donald Trump, tout juste de retour d'Ecosse. Mais dans une interview cet hiver, il avait dit qu'une femme se faisant avorter dans un Etat où l'avortement était interdit devrait faire l'objet d'une mesure punitive. Il avait toutefois rapidement désavoué cette déclaration.
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