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Etats-Unis

Etats-Unis: des tribus indiennes s'opposent à la vente d'objets sacrés à Paris

La maison d'enchères EVE organise ce lundi 30 mai à Paris une vente de 500 objets de tribus indiennes américaines, Acoma, Hopi et Zumi. Pour ces tribus, les objets sont sacrés, interdits à la vente en toutes circonstances, ils ont donc été volés et sortis du territoire lors de pillages. Les recours devant les tribunaux et auprès du gouvernement français, depuis des années, ont jugé ces ventes légales. Les tribus sont offensées. Elles ont organisé à Washington une réunion de crise.

Le directeur du Musée national de la culture amérindienne Kevin Gover s'exprime lors d'une conférence dénonçant la vente aux enchères prévue le 24 mai 2016.
Le directeur du Musée national de la culture amérindienne Kevin Gover s'exprime lors d'une conférence dénonçant la vente aux enchères prévue le 24 mai 2016. Brendan Smialowski / AFP
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Avec notre correspondante à WashingtonAnne-Marie Capomaccio

On a chanté, prié, pleuré et brûlé de l'encens lors de cette étrange conférence de presse au Musée national de la culture amérindienne.

Les tribus indiennes américaines veulent exprimer leur désarroi avant la vente d'objets sacrés ce lundi à Paris. Ce 30 mai est ici le jour de la mémoire pour les anciens combattants, extrêmement choquant pour le directeur du musée Kevin Gover.

« Ce genre de vente a lieu le jour des anciens combattants. Or nous sommes certains que des citoyens de ces trois tribus se sont battus en Europe pendant la Première et la Seconde Guerre mondiales. Ils ont sacrifié leur vie là-bas... Et je le répète, cela ajoute l'insulte à la douleur », insiste Kevin Gover.

Héritage sacré

Si les collectionneurs trouvent sur le marché un morceau des ruines de Palmyre ou de la frise du Parthénon, tout le monde saura que l'œuvre est interdite à la vente. Pour Kurt Riley, gouverneur de la tribu Acoma, les objets sacrés de son peuple devraient être considérés de la même manière.

« Le monde entier condamne la destruction de Palmyre par le groupe Etat islamique, alors que la même chose se produit partout quand il s'agit d'objets de la culture indienne, s’indigne-t-il. Notre culture spirituelle s'exprime de multiples façons, nous prions, et nous utilisons des objets absolument sacrés, parmi lesquels un bouclier de cérémonie Acoma, qui sera vendu au plus offrant à Paris. »

Pour le gouverneur de la tribu Acoma, cette vente est un problème majeur, dans la mesure où elle va à l’encontre des traditions et des lois de son peuple. « Comment ces objets ont quitté notre peuple nous l'ignorons. Mais leur existence, hors de nos terres, prouve qu'un évènement s'est produit, un évènement qui viole toutes les lois du peuple Acoma. »

Les tribus indiennes américaines, soutenues par le département d'Etat et le ministère de l'Intérieur, n'ont pu faire entendre leur voix devant les tribunaux français. Kurt Riley lance donc un appel à la maison EVE et « implore le gouvernement français de faire le nécessaire, par la force si nécessaire » pour empêcher cette vente.

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