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Aéronautique

L'avion Solar Impulse vient à bout de son ambitieuse traversée du Pacifique

Solar Impulse 2 est de retour au sol. L'avion expérimental, qui tente actuellement un tour du monde grâce à l'énergie solaire, s'est posé sans problème au Moffett Airfield de Mountain View, au sud de San Francisco (Californie), ce dimanche 24 avril 2016. Mission d'étape accomplie : la traversée du Pacifique, partie la plus délicate de son périple, est un franc succès.

Solar Impulse 2, volant au-dessus du pont de San Francisco après sa traversée du Pacifique.
Solar Impulse 2, volant au-dessus du pont de San Francisco après sa traversée du Pacifique. Jean Revillard/Solar Impulse/Handout via REUTERS
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« Le Pacifique est fait, mon ami. J'adore, mais c'est fait. » Quelques mots prononcés par l'aventurier suisse Bertrand Piccard, 58 ans, aux manettes de Solar Impulse 2, juste avant son atterrissage sur le sol des Etats-Unis, qui s'est déroulé sans encombre ce dimanche après un vol d'une soixantaine d'heures.

Solar Impulse 2 (SI2) était parti jeudi, décollant d'Hawaï, au beau milieu du Pacifique. Il avait dû observer 293 jours d'escale technique dans cet archipel, d'abord pour réparer ses batteries endommagées par la chaleur pendant la première partie du Pacifique, entre le Japon et Hawaï, puis pour attendre la meilleure fenêtre météo possible pour un départ.

La deuxième partie de la traversée du plus vaste océan du monde, neuvième étape de l'aéronef, est donc réussie. Il s'agissait de la phase la plus cruciale de ce tour de la Terre réalisé grâce à la seule énergie solaire. Car en cas d'urgence, le pilote suisse n'aurait pas pu trouver de lieu d'atterrissage entre les deux points qu'il reliait.

Le pilote suisse Bertrand Piccard, à sa sortie de SI2 à Mountain View, en Californie, le 23 avril 2016.
Le pilote suisse Bertrand Piccard, à sa sortie de SI2 à Mountain View, en Californie, le 23 avril 2016. Jean Revillard/Solar Impulse/Handout via REUTERS

Retour sur la « terre des pionniers »

« C'est l'une des expériences les plus époustouflantes que j'aie jamais vécues », a commenté Bertrand Picard à sa descente d'avion, après son long vol vers la terre ferme d'Amérique, vol pendant lequel le pilote ne pouvait pas se permettre de dormir plus de 20 minutes d'affilée pour des raisons de sécurité.

« C'est formidable d'être en Californie, la terre des pionniers », a-t-il dit également, sous les yeux notamment du cofondateur de Google, Sergey Brin, venu l'accueillir. « L'innovation et l'esprit pionnier doivent continuer. La révolution de la technologie propre doit continuer à avancer », plaide le héros du jour.

Dès la planification de l'aventure, le voyage entre Hawaï et la Californie avait été identifié comme un défi technique particulièrement relevé par les aventuriers suisses Bertrand Piccard et André Borschberg, qui se relaient depuis le début, étape après étape, aux manettes de leur avion monoplace.

Sur les ailes de SI2, on aperçoit sur cette photo prise au-dessus d'Hawaï le 27 mars les cellules photovoltaïques permettant à l'avion de recharger ses batteries.
Sur les ailes de SI2, on aperçoit sur cette photo prise au-dessus d'Hawaï le 27 mars les cellules photovoltaïques permettant à l'avion de recharger ses batteries. REUTERS/Solar Impulse 2/Jean Revillard/Handout via Reuters

Prochain objectif : la « grande pomme »

Bertrand Piccard avait notamment expliqué qu'outre l'absence de point d'aterrissage possible, l'envergure des ailes du SI2 - elles font plus de 60 mètres comme celles des plus gros appareils commerciaux, pour un poids de seulement 1,5 tonne -, rendait l'appareil « très sensible aux turbulences ».

Mais le révolutionnaire SI2, capable de recharger seul ses batteries en vol, grâce à 17 000 cellules photovoltaïques positionnées sur ses ailes, a une fois de plus rempli sa mission. Et après son nouvel exploit, Bertrand Piccard se dit convaincu que dans 10 ans, « des avions électriques pourront transporter une cinquantaine de personnes ».

En attendant, Solar Impulse doit désormais finir son tour du monde, entamé en mars 2015 au départ d'Abou Dhabi, passé notamment par la Chine. André Borschberg va désormais reprendre du service, pour la traversée des Etats-Unis jusqu'à New York, où il devrait atterrir non loin de la statue de la Liberté. Viendront ensuite l'Atlantique, puis l'Europe, jusqu'à Abou Dhabi.


■ Solar Impulse, à quoi ça sert ?

L'objectif de Solar Impulse est de promouvoir les énergies renouvelables, et de « montrer la voie au développement de nouvelles technologies ». Les deux pilotes espèrent que des vols encore plus ambitieux seront envisagés dans les années à venir, grâce à des batteries rechargées sur secteur.

A plusieurs reprises, Bertrand Piccard a également affirmé que d'ici 10 ans, « des avions électriques pourront transporter une cinquantaine de personnes ». En revanche, il considère que des avions de passagers avec batteries alimentées à l'énergie solaire ne devraient pas être possibles dans l'aviation commerciale.

Site officiel de l'aventure Solar Impulse

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