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Etats-Unis / Iran

Iran: le correspondant du «Washington Post» jugé à Téhéran

Le procès du correspondant du Washington Post à Téhéran a commencé ce mardi 26 mai. « Un procès méprisable » selon le directeur du quotidien américain. Le journaliste Jason Rezaian, 39 ans, est détenteur des deux nationalités américaine et iranienne. Arrêté en Iran en juillet 2014 en compagnie de son épouse, Jason Rezaian est accusé d’espionnage. Le tout se déroule à huis clos devant une cour spéciale.

Jason Rezaian, en septembre 2013 au ministère iranien des Affaires étrangères, à Téhéran.
Jason Rezaian, en septembre 2013 au ministère iranien des Affaires étrangères, à Téhéran. AFP PHOTO/STR
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Avec notre correspondante à Washington,  Anne-Marie Capomaccio

La première audience a débuté à 10h, heure locale (5h30 TU). Elle s'est achevée après trois heures de débats devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, une cour spéciale qui juge les affaires politiques ou touchant à la sécurité nationale, selon l'agence de presse liée au pouvoir judiciaire Mizanonline.

« Les charges contre Jason Rezaian sont sans fondement ». Le Washington Post soutient son correspondant et ne décolère pas contre la procédure « opaque » suivie par les Iraniens.

Le journaliste a été arrêté à son domicile en juillet dernier, en compagnie de son épouse et d’un photographe indépendant. Tous deux travaillent pour d’autres médias étrangers, ils devraient comparaitre libres ce mardi. L’accusation d’espionnage n’a été dévoilée qu’au mois d’avril après neuf mois de détention et depuis, aucune explication n’a été donnée.

L’avocate de Rezaian n’a pu le voir qu’une seule fois, en compagnie de traducteurs officiels. Les demandes de visas de la direction du journal sont restées sans réponse. « Tout ceci montre que ce procès est tout sauf honnête, et les charges infondées », explique Martin Baron, le directeur de la rédaction du Washington Post.

Le département d’Etat a demandé à Téhéran de renoncer à cette procédure. Au moment où les négociations sur le nucléaire iranien reprennent, Washington ne lie pas officiellement les deux dossiers, mais Barack Obama a publiquement exigé la libération sans condition du journaliste.

« Il n'a rien fait de mal »

RFI a pu joindre aux Etats-Unis, Ali, le frère de Jason Rezaian. A Washington, celui-ci appelle régulièrement l’avocate de son frère à Téhéran. Maître Leila Ahsan a beau le rassurer, Ali se dit très préoccupé : « Son avocate a apporté toutes les preuves. Elle est convaincue que les accusations qui pèsent contre lui ne sont pas fondées et qu’il n’a rien fait de mal. »

Pourtant Jason Rezaian est derrière les barreaux depuis le 22 juillet dernier. Dix mois de détention sans procès et sans avoir eu le droit de téléphoner à ses proches : « Je n’ai pas pu parler à mon frère, ils lui interdisent de passer des coups de fils à l’étranger. Ma mère est actuellement en Iran et elle a pu le voir une fois seulement. Elle dit qu’il est très abattu. »

Malgré cela, Ali assure que son frère est déterminé. Il se battra jusqu’au bout pour prouver son innocence. Accusé d’espionnage et de collaboration avec des gouvernements hostiles, Jason Rezaian, correspondant du Washington Post serait enfermé pour avoir envoyé un courriel dans lequel il affirme qu’être journaliste en Iran, est un métier difficile.

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