Accéder au contenu principal
USA/Cuba

Etats-Unis-Cuba: la fin de plus de 50 ans de relations tumultueuses?

Les relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis sont officiellement rétablies depuis mercredi 18 décembre. Certaines restrictions vont pouvoir être levées. Mais l'embargo instauré en 1962 par Kennedy n’est pas concerné par cet allègement. Ce tournant historique dans les relations entre les deux pays met fin à une guerre froide qui durait depuis plus d'un demi-siècle.

Un officiel américain montre les vues aériennes prouvant la présence de missiles sur l'île de Cuba, octobre 1962.
Un officiel américain montre les vues aériennes prouvant la présence de missiles sur l'île de Cuba, octobre 1962. AFP
Publicité

Le 3 janvier 1961, les relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis sont rompues. Fidel Castro devient l'allié de l'URSS en pleine guerre froide et nargue Washington depuis son île, située à seulement 150 km des côtes américaines.

En avril 1961, 1 400 exilés cubains, entraînés et envoyés par la CIA, débarquent sur l'île pour renverser le régime. Cette opération de la Baie des cochons tourne à l'échec militaire pour les Américains, voire à l'humiliation. L’apogée de cette crise est atteinte en 1962. Une guerre nucléaire menace d'exploser. Les Américains découvrent, grâce à des photographies aériennes, que des missiles soviétiques sont installés à Cuba en direction des Etats-Unis.

L'embargo américain

A cette crise des missiles, les Etats-Unis répondent par un embargo total : un blocus des relations commerciales, économiques, financières et diplomatiques avec Cuba. Le régime de Fidel Castro se construit sur l’anti-américanisme exacerbé. Un régime communiste qui est diabolisé du côté américain.

A la chute du Mur de Berlin, en 1989, Cuba est privé des subsides de l'URSS et se retrouve particulièrement isolé. L'île survit depuis les années 1990 grace à une économie de subsistance. Fidel Castro rend l'embargo américain responsable de tous les maux. Il ouvre alors la possibilité aux candidats à l'exil de se rendre aux États-Unis. Des milliers de migrants illégaux, les balseros, débarquent en Floride sur leurs embarcations de fortune. Sous le mandat des Bush, père et fils, des restrictions toujours plus strictes renforcent le blocus : voyages et transferts d'argent deviennent quasiment impossibles entre les États-Unis et Cuba.

Le début du dégel des relations

En 2008, avec l'arrivée de Raul Castro au pouvoir à Cuba et de Barack Obama aux États-Unis, des changements sont attendus dans les relations entre les deux pays. Le nouveau président cubain tente d’instaurer un dialogue d’égal à égal. Une poignée de main, l'année dernière aux obsèques de Nelson Mandela, entre les deux chefs d'État laisse présager des avancées.

Après plus de 50 ans de relations conflictuelles, des efforts ont été faits de part et d'autre. Cuba a notamment libéré mercredi l'Américain Alan Gross, détenu depuis cinq ans pour espionnage. Au même moment, trois prisonniers cubains écroués depuis la fin des années 1990 ont été remis en liberté. Mais ce rapprochement ne satisfait pas tous les Cubains. Les anti-castristes purs et durs se sentent trahis par l’ouverture réalisée par Barack Obama. Ils craignent que ce rapprochement ne profite qu'au régime cubain et reprochent au président américain de ne pas avoir évoqué les violations des droits de l'homme commises à Cuba. Au contraire, la jeune génération, les enfants et petits enfants des exilés cubains, sont eux très favorables à cette ouverture. Ils n'ont pas connu le castrisme et espèrent que des contacts et échanges renforcés avec les Cubains mèneront à un changement politique sur place.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.