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La revue de presse des Amériques

A la Une : les compensations financières promises par l'Arabie Saoudite à l'Egypte inquiètent les Etats-Unis

Par Amaury Baradon

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Plusieurs journaux des Etats-Unis titrent aujourd’hui sur les compensations financières promises par l’Arabie Saoudite à l’Egypte, à l’heure où les pays occidentaux parlent d’un retrait de leurs aides.

Pour le New York Times, cette décision ébranle les efforts de Washington pour trouver une issue à la crise mais surtout, elle est révélatrice de la perte d'influence des Etats-Unis dans le monde arabe. Les Saoudiens profiteraient ici de l'occasion d'inverser une révolution égyptienne à laquelle ils étaient opposés depuis le début.

D’ailleurs, pour le Washington Post, le fait que l'Arabie Saoudite se prépare à affronter son allié américain montre à quel point le pays était gêné par le renforcement du pouvoir des Frères musulmans en Egypte. Cette position relèverait donc davantage de la peur que de la cupidité, selon le journal, qui souligne tout de même que cette témérité inhabituelle pourrait être dangereuse pour ce royaume habituellement très prudent. Il va même plus loin, en affirmant que le leadership de l’Arabie Saoudite dans le monde musulman pourrait à terme être remis en cause.

Toujours aux Etats-Unis : un document révèle les craintes chinoises

Aujourd’hui, le New York Times s’intéresse également à un mémo portant le seau du président chinois Xi Jinping, que le journal a pu lire dans le détail. Dans ce document, les leaders communistes du pays mettent en garde les cadres du parti contre sept courants subversifs qui traverseraient la société chinoise et qui pourraient leur coûter le pouvoir. Et parmi les dangers évoqués, la démocratie constitutionnelle occidentale.
Selon le New York Times, ces mises en garde prouvent qu’au-delà de la confiance de façade du président chinois se cachent certaines craintes. Celles par exemple de voir le parti remis en cause par un ralentissement économique, ou par le peuple en colère contre la corruption. Mais pour le journal, la position tenue par Xi Jinping est également très risquée, puisqu’il estime que la Chine ne pourra faire face à un ralentissement économique que si l'Etat fait preuve d’un peu plus de souplesse. Depuis quelques mois, le parti critique violemment les notions de constitutionalisme et de société civile, au moment où les libéraux espéraient plutôt une ouverture.

La situation en Egypte préoccupe aussi le Canada

Le National Post propose ainsi en Une un éditorial décrivant l’Egypte comme la nouvelle zone à risque, qui éclipserait presque le conflit israëlo-palestinien. Alors que l’Egypte n’était jusqu’alors qu’un point de passage pour aller dans les Territoires palestiniens, ce serait désormais l’inverse. « Si votre cœur saigne lorsque des musulmans se font tirer dessus et passer au bulldozer, alors c’est au Caire et non plus à Gaza qu’il faut aller », affirme l’éditorialiste.
Il évoque surtout le cas des deux ressortissants canadiens qui ont été arrêtés en Egypte vendredi, John Greyson et Tarek Loubani. Et qualifie à plusieurs reprises John Greyson de quelqu’un de courageux et conscient des risques : n’importe quelle recherche Google suffit pour voir qu’il s’agit d’un réalisateur de films travaillant sur les thématiques gay, indique le journal, et ce n’est pas sa position critique vis-à-vis d’Israël qui aurait pu protéger l’homme.

Au Venezuela, publication d'une photo impressionnante en Une du quotidien El Universal

C'est une photo sur laquelle on peut voir de nombreuses voitures tenter d'avancer sur une avenue de Caracas complètement inondée. Un tuyau permettant d'alimenter une bonne partie de la ville en eau s’est rompu et la société Hidrocapital a été contrainte de couper toute l'alimentation passant par ce tuyau. 60 % de la ville serait concernée par la coupure selon El Universal, quand El Nacional évoque le chiffre de 700 000 personnes. Les causes de la rupture sont encore inconnues mais il pourrait tout simplement s'agir d'un problème de maintenance.

En Haïti, pas de nouvelles du président Michel Martelli

Alors qu'il a déclaré qu'il était prêt à recevoir les leaders des partis politiques qui avaient boudé son invitation de la semaine dernière, Michel Martelli est désormais introuvable. Il aurait quitté le pays vendredi dernier mais ni la présidence ni le gouvernement ne seraient en mesure de dire où il se trouve, selon Le Nouvelliste. Tout ce que l’on sait, c’est que le chef d’Etat est attendu au Suriname le 23 août pour participer à la 11e édition de Carifesta, une fête dont Haïti sera pays hôte l'an prochain.
Le rédacteur en chef, Frantz Duval, n'est en tout cas pas tendre dans l'éditorial qu'il signe : « au lieu de s'assoir patiemment et d'attendre des invités qui se font désirer, le président a pris les devants vers ailleurs, là où il sera reçu avec les honneurs », ironise-t-il.
Frantz Duval critique également l’attitude du gouvernement qui met désormais les bouchées doubles pour que les élections aient lieu à la fin de l’année. Cette attitude révèle, selon lui, l’incompréhension qui existe entre pouvoir et opposition en Haïti depuis 1986 : « d’un côté le régime en place veut tout faire pour contrôler les élections et assurer sa pérennité ; de l’autre, l’opposition, qui n’a rien à perdre et tout à prendre, veut pousser à la faute ses vis-à-vis. » Et le journaliste de conclure que nous sommes bien « à la saison de la politique du pire ».

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