Accéder au contenu principal
Burundi

Les pourparlers politiques suspendus au Burundi

Ce dimanche au Burundi devait s'ouvrir la quatrième journée de négociations sous l'égide de la médiation ougandaise. Mais aucun représentant du camp présidentiel ne s'est présenté ce matin, ni le gouvernement, ni le parti au pouvoir ni ses alliés. Le thème des discussions du jour devait être le calendrier électoral, à deux jours d'un scrutin présidentiel contesté.

Pourparlers sur le Burundi: le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, avec le secrétaire général de la communauté est-africaine, Richard Sezibera.
Pourparlers sur le Burundi: le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, avec le secrétaire général de la communauté est-africaine, Richard Sezibera. RFI/Sonia Rolley
Publicité

Une politique de la chaise vide qui avait été plus ou moins annoncée samedi soir par le ministre de l’Intérieur. Interrogé sur la reprise des discussions ce matin, reprise annoncée par la médiation, Edouard Nduwimana avait expliqué que sa délégation aurait d’autres obligations, comme la désignation des administrateurs communaux, la messe et obligations sociales.

C’est le gouvernement qui avait demandé hier une suspension de session pour pouvoir procéder à des consultations. Les deux ministres présents disaient avoir découvert l’existence d’un document pourtant publié il y a plusieurs jours déjà et auquel le camp présidentiel faisait référence dans les débats. Un document signé par plusieurs partis d’opposition appelant à l’organisation d’une réunion des forces d’opposition de l’intérieur et de l’extérieur, à Addis Abeba en Ethiopie…

Une déclaration également pour annoncer la création prochaine d’un conseil national pour la restauration de l’Accord d’Arusha, accord qui a mis fin à la guerre civile dans le pays. La phrase que dénonce le gouvernement dit ceci : « Le conseil saura pleinement jouer le rôle qui lui incombe comme garant de la légalité et des institutions ».

C'est la preuve qu’ils poursuivent leur entreprise putschiste, disaient plusieurs membres du camp présidentiel. Pour l’opposition, il est clair, le gouvernement n’avait aucunement l’intention de discuter et continue son forcing électoral.

Le dialogue continuera

La médiation ougandaise s'est exprimée en début d’après-midi lors d'une conférence de presse. Le ministre de la Défense ougandais dit avoir essayé de joindre la partie gouvernementale en vain. Crispus Kiyonga avait pourtant donné rendez-vous à toutes les parties ce dimanche matin.

« Nous devons laisser une chance au gouvernement, peut-être que d’ici la fin de la journée, il va nous expliquer », a-t-il poursuivi. Le ministre burundais des Affaires étrangères aurait tenté de rejoindre le médiateur ougandais à l’aéroport pour « lever le malentendu », a-t-on appris de source gouvernementale.

Par ailleurs, le ministre ougandais de la Défense a rappelé dans sa conférence de presse, que la veille, le ministre burundais de l’Intérieur avait brandi un document signé par l’opposition, un document qui annonce la création prochaine d’un conseil national pour la restauration des accords d’Arusha. « Pour moi, oui, il y a quelques phrases provocatrices, mais rien qui ne devrait arrêter le dialogue », explique-t-il.

Crispus Kiyonga en a donc profité pour passer à un message : il faut être tolérant, tout se discute. Pour le médiateur ougandais, il n’y a pas d’échec des négociations, le dialogue continuera, a-t-il précisé - et sur tous les sujets, y compris les élections et le troisième mandat du président Nkurunziza. L’opposition s’est dite déçue mais pas surprise de l’attitude du camp présidentiel qui « a toujours voulu concourir sans l’opposition ». Pierre Claver Mbonimpa, figure de la société civile, parlait d’un mauvaise exemple donné à la population. Un diplomate occidental se disait ce matin très inquiet pour l’avenir du pays.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.