Election en Algérie: Ali Benflis dénonce des fraudes
Près de 23 millions d'Algériens étaient appelés aux urnes. Le scrutin s'est terminé vers 21h à Alger. L'ancien Premier ministre, principal candidat qui s'oppose au président sortant Abdelaziz Bouteflika, a d'ores et déjà dénoncé des fraudes massives.
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A Alger, le vote s'est déroulé dans le calme, sans grande affluence. A l'école de Braza Mouloud, dans le quartier populaire d'El Manadia, seulement 35 % des électeurs s'étaient rendus aux urnes. Là, aucune file d'attente mais des électeurs qui entraient au compte-gouttes. A la mi-journée, la participation nationale s'était élevée à 37%. Les partis avaient délégué des observateurs, mais seulement deux dans chaque bureau de vote. La surveillance au niveau du dépouillement ne sera donc pas optimale.
J'attends de la stabilité pour mon pays, pas de changement. Quand on change, il faut que ce soit mieux. Mais parmi les candidats que nous avons, il n'y a pas mieux. A choisir entre ceux qui n'ont rien à prouver, on préfère un vieux papa. Malade.
Dans les rues d'Alger
Dans la capitale, ce peu de mobilisation n'est pas une surprise. On sait que les Algérois votent moins qu'ailleurs, tout comme en Kabylie, foyer historique de contestation. Aujourd'hui, plusieurs incidents ont d'ailleurs eu lieu à l'ouverture des bureaux dans la région de Bouira, à 120 km au sud-ouest d'Alger. De source locale, on parle de 70 blessés dans des affrontements entre des gendarmes et des jeunes opposés à la tenue du scrutin. Résultat, dans plusieurs localités, le scrutin a été suspendu pendant plusieurs heures.
La décision avait été prise, dans la soirée, de prolonger le vote dans près de 600 communes. C'est le cas en particulier à Alger où les bureaux ont fermé vers 21h. Dans les états-majors d'Abdelaziz Bouteflika et d'Ali Benflis, on annonce déjà plusieurs cortèges de la victoire.
Le président vote en fauteuil roulant
En fin de matinée, Abdelaziz Bouteflika s'est rendu aux urnes en fauteuil roulant. Accompagné de deux de ses frères, dont Saïd, son conseiller spécial, ainsi que d'un neveu, il a voté à El Biar, dans les hauteurs d'Alger. A la question : « Comment allez-vous Monsieur le président ? » Il a répondu d’une petite voix : « Comme vous le voyez », sans faire plus de commentaires.
Ali Benflis dénonce des fraudes
C'est à Hydra, quartier chic d'Alger, qu'Ali Benflis a voté. Après avoir prononcé son choix dans les urnes, il a dû grimper sur une chaise pour se faire entendre des journalistes présents. Comme il l’a fait pendant la campagne, il a dénoncé la fraude avec cette phrase : « Si l’élection est libre, le pays sortira de la crise, s’il y a fraude, la crise s’aggravera ». Quelques heures plus tard, le principal opposant d'Abdelaziz Bouteflika a dénoncé un coup de force électoral. Depuis son quartier général, il a dit avoir eu connaissance d’une opération de fraude à grande échelle qui s’est amplifiée en fin de journée.
J'ai la certitude qu'il y a eu fraude massive, générale et généralisée. Tous les moyens de la fraude ont été utilisés. Les méthodes anciennes et les méthodes nouvelles.
Ali Benflis
Dans un communiqué publié au même moment dans la soirée, le Conseil constitutionnel a rappelé qu’il était seul à avoir la compétence pour proclamer les résultats définitifs. Une mise en garde à peine voilée à tous ceux qui, comme l’avait promis le camp Benflis, auraient l’audace de proclamer leurs propres résultats issus de leur propre compilation. Un pas que n’a finalement franchi hier aucun candidat.
→ A (re)lire : Les Algériens élisent leur prochain président
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