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Éthiopie

[Reportage] Éthiopie: la perte de crédit d'Abiy Ahmed dans sa région d'origine

Les violences dans la région Oromia d’Éthiopie ont fait au moins 78 morts selon le gouvernement fédéral. Des manifestations de soutien à un leader nationaliste oromo, opposé au Premier ministre, ont dégénéré en affrontements à connotations ethnique et religieuse. Cette situation souligne la perte de popularité de Abiy Ahmed dans sa région d'origine. Reportage à Adama, la principale cité d'Oromia

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a perdu de sa popularité dans sa région d'origine, l'Oromia.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a perdu de sa popularité dans sa région d'origine, l'Oromia. AFP/Monirul BHUIYAN
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Au départ, il s’agit d’une affaire politique opposant deux personnalités oromos, le Premier ministre Abiy Ahmed et l'activiste américain Jawar Mohammed. Ce dernier affirme que le pouvoir a tenté de lui retirer sa sécurité personnelle afin de faciliter une agression à son encontre. Abiy Ahmed n'a pas directement réagi à cette accusation. Mais ces événements révèlent la perte de crédit du chef du gouvernement dans sa région d'origine.

Une nouvelle fois, jeudi après-midi, la porte-parole du gouvernement fédéral a présenté les condoléances du Premier ministre pour les vies perdues. Au même moment, Abiy Ahmed était chahuté par des manifestants. Dans la ville d'Ambo, en Oromia, il était venu dialoguer avec les leaders des communautés.

Plus au sud, à Adama, les jeunes supporters de Jawar Mohammed, les qeerroo, affirment qu'ils ne lâchent pas le chef du gouvernement. « Nous avons clairement soutenu notre Premier ministre Abiy Ahmed hier et nous continuons à le soutenir aujourd'hui. »

Mais ce militant s'empresse d'ajouter une précision d'importance : « Ce qu'il s'est passé avec Jawar nous rend tristes et nous voulons qu'Abiy clarifie les choses, sinon évidemment nous serons contre lui et son parti. »

Chez les autres communautés d'Adama, le patron de l'exécutif a aussi perdu de sa superbe. Ce jeune considère qu'il ne fait pas assez contre les nationalistes oromos. « Pourquoi nous défendons-nous nous-mêmes ? C'est parce que son gouvernement ne fait rien pour nous. Nous sommes mécontents de son discours de l'autre jour. »

Un discours qui est de surcroît arrivé bien tard, quatre jours après les premières scènes de violences. Garder sa base oromo ou bien séduire les partisans d'une Éthiopie unitaire, Abiy Ahmed aura du mal à gagner sur les deux tableaux.

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