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Tunisie

Présidentielle en Tunisie: créer de l'emploi et réduire les inégalités régionales

Ce dimanche 15 septembre, 7 millions de Tunisiens élisent leur prochain président, qui succédera à élire à Beji Caïd Essebsi, mort en juillet à trois mois du terme de son mandat. Chômage important, inflation en hausse, croissance en berne, le nouveau chef d’Etat va  affronter une situation économique extrêmement difficile dans un pays où les régions rurales se sentent oubliées.

Un pays à deux vitesses: la Tunisie côtière où le tourisme a repris, et la Tunisie intérieure (ici Jendouba en décembre 2018) plus pauvre.
Un pays à deux vitesses: la Tunisie côtière où le tourisme a repris, et la Tunisie intérieure (ici Jendouba en décembre 2018) plus pauvre. FETHI BELAID / AFP
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Le principal défi économique, c’est le chômage. Il touche désormais 15% de la population active. Un chômage deux fois plus important dans les régions pauvres de l’intérieur du pays, où a débuté la révolution. Les jeunes sont particulièrement touchés. La crise du logement et le coût de la vie sont, également, au centre des préoccupations des onze millions de Tunisiens. Fruits, légumes, huile, viande, les prix ne cessent d’augmenter. Pour l’année 2019, le taux d’inflation est proche des 7%.

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La reprise du tourisme

La population attend des mesures concrètes du nouveau président. Il y a, certes, une amélioration de la croissance qui devrait atteindre 2,8% cette année, selon les prévisions de la Banque mondiale. De bons résultats obtenus grâce à une reprise du tourisme, qui représente près de 7% du Produit intérieur brut. La Tunisie est en effet divisée entre les zones côtières, touristiques, et les zones intérieures, agricoles. La crise touristique consécutive aux attentats, notamment de 2015 qui avaient coûté la vie à plus de 60 personnes, est en effet terminée. L’an dernier, le pays a ainsi reçu près de 9 millions de visiteurs.

Reste la question épineuse de la maîtrise des dépenses publiques. Comment remettre le pays sur le chemin de l’équilibre : la dette publique atteint désormais 70% du PIB.  On le voit, l’économie tunisienne est loin d’être tirée d’affaire.

À Jendouba, l’état d’esprit n’est pas à la fête

C'est l’une des agglomérations les plus pauvres du pays. Cette ville de 50 000 habitants est marquée par le chômage, l’absence de développement économique, et des promesses non tenues pour relancer l’emploi. De longues avenues aux constructions inachevées mènent à un centre ville animé où les cafés foisonnent, emplis d’hommes qui ont garé leurs bicyclettes au bord des trottoirs. La présidentielle est sur toutes les lèvres, mais sans illusion, à l’image de Hamid, tenue traditionnelle et canne à la main. « Je suis désespéré pour cette élection. Aucun ne peut représenter ce pays. » Dans le doute, il ne cache pas son intention de voter anti-système.

A peine plus loin, devant sa bijouterie sans client, Si Ahmed a sorti une chaise d’où il peut suivre l’animation de la ruelle. Il se convainc de l’utilité de son vote. « Oui bien sûr, je vais aller voter parce que l’on croit que ça va changer les choses ! Il faut améliorer tout, même les routes. Tout ne va pas bien, même le travail, tu vois, toutes les boutiques sont fermées... », nous confie t-il. Cette volonté d’améliorer le quotidien, Hassine la partage. Il est pourtant sans emploi depuis trop longtemps selon lui, mais son fils de quelques mois sur les genoux le motive. « Oui, je vais voter pour changer l’avenir de mon petit garçon, de ma petite fille, et de la Tunisie en général. »

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