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Tunisie

La Tunisie dans l'attente et le décompte des résultats du premier tour

Le premier tour de l'élection présidentielle s'est déroulé dimanche 15 septembre. La participation s'élève à 45% et deux candidats se disent qualifiés pour le second tour, mais il n'y a pas encore de chiffres officiels.

Des bénévoles dépouillent les bulletins vote à un bureau de Sousse, le 15 septembre 2019.
Des bénévoles dépouillent les bulletins vote à un bureau de Sousse, le 15 septembre 2019. ANIS MILI / AFP
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Depuis dimanche soir, les agents de l’ISIE, l’instance chargée des élections, ont entamé un travail de collecte et d’analyse des résultats provenant des 24 gouvernorats que compte le pays. Les résultats préliminaires ne sont donc pas encore disponibles. Une partie des Tunisiens de la diaspora est encore en train de voter. Le scrutin s’achève lundi matin à San Francisco.

Mais déjà, deux candidats annoncent être au second tour, sur la base de tendances livrées dans la soirée par un cabinet de sondage. Il s’agit de l’homme d’affaires Nabil Karoui, actuellement en détention pour une affaire de blanchiment d’argent, et de Kais Saïed, candidat indépendant et conservateur. Un troisième nom semble également se dégager des tendances divulguées par les instituts de sondage, celui de Abdelfattah Mourou, le candidat du parti Ennahdha.

Chahed reconnaît sa défaite

Kaïs Saïed a fait une brève apparition devant ses militants, ce soir à Tunis. Mais cet intellectuel au style austère, que l’on surnomme d’ailleurs « Robocop », n’a pas commenté ces tendances, ni prononcé de déclaration.

Au QG de Nabil Karoui, l’ambiance est subitement montée d’un cran quand les premiers sondages sortis des urnes l’ont placé qualifié pour le second tour. L’épouse du candidat emprisonné a pris la parole, demandant la libération de son mari et saluant le vote de ses compatriotes.

Le parti islamiste Ennahdha a de son côté vivement rejeté ces tendances. Interrogé par les médias nationaux, Youssef Chahed, a reconnu sa défaite. Le Premier ministre a exprimé dimanche soir, sa colère et sa tristesse.

Dans un centre de vote de Tunis après la fermeture des bureaux, le 15 septembre 2019.
Dans un centre de vote de Tunis après la fermeture des bureaux, le 15 septembre 2019. REUTERS/Muhammad Hamed

Participation à 45%

La journée de vote s'est déroulée dans le calme et s’est terminée à l’heure. Lors de la fermeture des bureaux, les militaires sont arrivés dans les centres de vote pour récupérer les urnes et les acheminer vers les centres de dépouillement, alors que des électeurs sont venus voter jusqu’à la dernière minute. Aucun incident majeur n’a été signalé dans les 13 000 bureaux de vote du pays.

La journée a surtout été marquée par une faible participation. 45,02% des électeurs se sont rendus aux urnes pour ce premier tour, selon les données de l’ISIE, l’instance en charge des élections. Un chiffre en baisse par rapport à 2014 où le taux de participation final s'élevait à près de 64,56 %.

On a observé jusqu'à présent un très bon déroulement des opérations. Dans la quasi totalité des cas, les évaluations de nos observateurs ont été extrêmement positives.

00:35

Fabio Massimo Castaldo, chef de la mission d’observation de l’UE

Bineta Diagne

Ancrage démocratique

À la Goulette, près de Tunis, les électeurs se sont déplacés au compte-gouttes, mais on a senti un certain intérêt pour ce scrutin. Plusieurs Tunisiens ont exprimé leur fierté de pouvoir choisir librement leur président pour la seconde fois. « J’ai voté pour préserver l’avenir de mes enfants », expliquait une dame d’âge mûr. Pour elle, les priorités sont désormais multiples : la sécurité, l’éducation, la santé.

Habib Labidi aussi estime que le vote d'aujourd'hui était important, car il permet de confirmer l'ancrage démocratique du pays. « J’ai entièrement confiance, je suis sûr que le bulletin que je dépose, il compte. Ce n’est pas comme avant, on n’avait pas confiance. Vous votiez X, c’est Y qui passait. » Mais ce retraité de 66 ans en veut au gouvernement actuel : « toutes les promesses sont tombées à l’eau. La chute du dinar, la cherté de vie, l’inflation, la dette, la sûreté, la santé, l’éducation… Rien, rien ne va. Alors pour le principe, je suis venu d’abord pour sanctionner. »

Nous sommes dans une phase post-révolution où les élections, avant, étaient éphémères et préfabriquées, maintenant, chaque citoyen a le choix de voter, de déterminer son choix politique.

00:45

Des électeurs de Tunis s'expriment sur l'importance du vote

Bineta Diagne

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