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Maroc

Maroc: report du procès de la journaliste arrêtée pour «avortement»

La justice marocaine a décidé lundi de renvoyer au 16 septembre le procès pour « avortement illégal » d'une journaliste, avant de rejeter sa demande de liberté.

Des manifestantes demandent la libération de la journaliste marocaine Hajar Raissouni, arrêtée pour «avortement» à Rabat, le 9 septembre.
Des manifestantes demandent la libération de la journaliste marocaine Hajar Raissouni, arrêtée pour «avortement» à Rabat, le 9 septembre. FADEL SENNA / AFP
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Hajar Raissouni, reporter du quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum, risque jusqu'à deux ans de prison aux termes du code pénal marocain qui sanctionne l'avortement quand la vie de la mère n'est pas en danger. Elle est également poursuivie pour « relations sexuelles hors mariage ».

L'équipe de défense, groupant une vingtaine d'avocats, a longuement plaidé pour sa remise en liberté devant une salle comble, en mettant notamment en avant « les contradictions entre les dispositions constitutionnelles relatives aux libertés et l'appareil judiciaire ». Le tribunal de Rabat a délibéré pendant plusieurs heures avant de rejeter leur demande.

Pour les avocats de la journaliste, son maintien en détention est injustifié.

C’est contre les droits de l’homme, c’est illégal, c’est contre la liberté publique, c’est contre le Maroc, contre la Constitution. C’est inacceptable, vraiment inacceptable. La Conseil national des droits de l’homme demande aussi de libérer Hajar Raissouni

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Saad Sehli

Gaëlle Laleix

Arrêtés et jugés en même temps qu'elle, son fiancé, le médecin traitant, un infirmier et une secrétaire médicale vont eux aussi rester en prison jusqu'à la prochaine audience, selon les avocats de la défense.

L'affaire relance le débat sur l'IVG

L'affaire a suscité un débat indigné dans les médias et sur les réseaux sociaux, avec des questions sur les libertés individuelles au Maroc, sur le droit des femmes à disposer de leurs corps, sur le respect de la vie privée ou sur l'indépendance de la presse.

Les associations féministes, très impliquées dans cette affaire, espèrent que l’affaire mènera à une nouvelle législation sur l'IVG, aujourd'hui autorisée uniquement si la vie de la mère est en danger. Pour elles, les lois doivent changer.

« Ce que nous en comprenons pas, c’est pourquoi l’harmonisation des lois peine à voir le jour, alors que notre Constitution est très claire, estime Amina Lotfi, présidente de l'Association démocratique des droits de la femme. Elle prône l’égalité homme-femme, elle prône la lutte contre les discriminations… »

« Nous militons pour la dépénalisation des relations sexuelles hors mariage entre adultes consentants, donc nous militons pour la dépénalisation de l’IVG et nous souhaitons d’ailleurs que tout ce qui concerne l’avortement passe du code pénal au code de la santé, parce que c’est un problème de santé publique. Ce qu’il se passe actuellement, c’est que beaucoup d’IVG sont faits dans la clandestinité et dont beaucoup de femmes sont victimes. »

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L'affaire à la Une des réseaux sociaux

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