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Côte d'Ivoire

Internet et réseaux sociaux: le procureur d'Abidjan veut serrer la vis

En Cote d’Ivoire, l’enquête se poursuite dans l’affaire de la profanation de la tombe de Dj Arafat. Peu après son enterrement samedi des centaines de fans avaient déferlé dans le cimetière et des dizaines avaient ouvert son cercueil pour vérifier que c’était bien lui, tout en se filmant et en postant ensuite les vidéos sur les réseaux sociaux. Une douzaine de personnes ont été arrêtées peu après et des appels à témoins ont été lancés et certains ont entrainé des arrestations sans que l'on sache combien. Mais le procureur souhaite profiter de cette affaire pour durcir le ton quant à utilisation des réseaux sociaux ou des blogs.

Richard Adou, procureur de la République d'Abidjan, le 22 mars 2016.
Richard Adou, procureur de la République d'Abidjan, le 22 mars 2016. SIA KAMBOU / AFP
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L’enquête se poursuit à Abidjan, cinq jours après la profanation de la tombe de DJ Arafat. L'acte, et les publications d'images et de vidéos sur internet, ont durablement choqué l'opinion. Un acte également « abominable » pour le procureur d'Abidjan Richard Adou qui fait le point sur l'enquête.

Les arrestations ont commencé dès le premier jour et se sont poursuivies. Depuis ce matin, nous avons eu les premiers interpellés qui ont été déférés [...] Une information judiciaire a été ouverte contre ces personnes [...] L'enquête avance et elle avance bien.

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Richard Adou

Pierre Pinto

Depuis 2013 la loi ivoirienne encadre l’utilisation d’internet et punit les crimes et délits commis sur les réseaux sociaux, notamment en matière d’incitation à la haine, de troubles à l’ordre public ou même d’atteinte à la dignité de la personne ou des morts.

Mais désormais Richard Adou, le procureur d’Abidjan, veut passer, à la vitesse supérieure. « À partir de maintenant, étant donné que nous avons touché le fond avec la profanation de la tombe de l'artiste, on se dit aujourd'hui que l'on ne doit pas laisser perdurer ce genre de publications, ce genre d'images, ce genre de vidéos. Il y a des personnes qui n'ont pas encore compris qu'internet n'est pas un espace de non-droit et que la loi s'applique à internet. C'est pour ça qu'on a légiféré. »

La loi est appliquée. Son application a même suscité un émoi, il y a quelques mois à Abidjan quand pour un tweet, un député a été poursuivi par ce même procureur et condamné.

Mais désormais, Richard Adou n’entend plus cibler seulement les auteurs de publications illégales. « Avant-hier, on a condamné les personnes qui avaient fait des publications avant l'enterrement de DJ Arafat à 24 mois d'emprisonnement ferme et d'un million de francs d'amende. D'autres personnes qui avaient appelé à la haine, à ce qu'on tue des enfants de gendarmes, de policiers, toutes ces personnes ont déjà écopé de peines d'emprisonnement mais ce que nous n'avions pas encore fait jusqu'à aujourd'hui, c'était de déclarer la responsabilité pénale des administrateurs de ces sites. »

Dans le collimateur du procureur : les pages Facebook. Richard Adou en a rencontré hier les représentants pour leur suggérer des mesures afin de restreindre les dérives.

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