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Gabon

Gabon: les carpes mortes de Lambaréné restent muettes sur leur mal

Au Gabon, que se passe-t-il dans les eaux des lacs et du fleuve Ogooué autour de la ville de Lambaréné ? La question tourmente le pays mais personne n’a encore la réponse exacte. Depuis deux semaines, les populations ont signalé la présence de carpes mortes sur la plage. Les autorités ont pris des mesures, les consommateurs, pêcheurs et commerçants s'inquiètent.

Des carpes à la braise à Lambaréné (Gabon), mardi 23 juillet 2019.
Des carpes à la braise à Lambaréné (Gabon), mardi 23 juillet 2019. Yves-Laurent Goma/RFI
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Gabon: à Lambaréné, les habitants privés de carpes. Un reportage aussi à écouter.

Yves-Laurent Goma

Marginal au début, le phénomène s’est amplifié et depuis lundi, le ministère de la Pêche a interdit pour quinze jours de pêcher et de commercialiser la carpe de Lambaréné. Les carpes trouvées mortes sont aussi interdites de consommation.

Toutes ces mesures font peur, mais les habitants de Lambaréné tentent de braver ces interdictions car depuis juin c’est la haute saison de la pêche à la carpe. Un poisson très apprécié à Lambaréné.

Carrefour Isaac: c’est ici que respire cette petite ville, au centre du Gabon. La psychose des poissons morts a envahi les esprits et les vendeuses sont en colère.

« Il n’y a pas de clients ! On n’arrive pas à vendre ! », se plaint une vendeuse. « La seule entreprise à Lambaréné, pour le moment, c’est la carpe. À part la carpe il n’y a rien. On vit comment ? », ajoute une autre.

À ce jour, les causes de la mort massive de ces poissons ne sont pas encore connues. Les populations s’entêtent, malgré le risque à manger leur carpe préférée.

« Tous les jours j’en mange. Même aujourd’hui encore j’en ai mangé », proclame cette habitante. Et ce malgré la requête de l'Etat d'arrêter d'en consommer. « J’aime bien (en) manger. Si je dois mourir c’est que mon jour est venu », ajoute t-elle.

« Quinze jours de blocage de pêche pourquoi ? Et comment nous allons vivre…? », interroge un pêcheur.

Amadou qui tient un restaurant dont la spécialité est le bouillon de carpes n’a pas bravé cette interdiction. « Aujourd’hui, on n’a pas préparé la carpe compte tenu des rumeurs qui courent? disant que l’eau est polluée. »

Le ministre de la Pêche Biendi Maganga Moussavou a effectué hier mardi une visite dans les zones de pêche. Il a rappelé aux pêcheurs l’importance des mesures conservatoires en attendant les analyses en cours.

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Les anciens s’étonnent car, rappellent-ils, depuis la nuit des temps, les poissons qui meurent seuls sont un don offert aux hommes par les génies

Yves-Laurent Goma

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