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Afrique du Sud

L’Afrique du Sud rend hommage à Johnny Clegg

Chanteur, compositeur, danseur, Johnny Clegg a su marier les rythmes sud-africains avec les mélodies pop, et s’est servi de sa musique comme d’une arme contre le racisme et le régime de l’apartheid. En Afrique du Sud, il est considéré comme un héros national.

Le chanteur Johnny Clegg et les danseurs du groupe sud-africain Savuka se produisent sur scène au Zénith de Paris le 10 mai 1988, dans le cadre de trois concerts consacrés à la lutte contre l'apartheid.
Le chanteur Johnny Clegg et les danseurs du groupe sud-africain Savuka se produisent sur scène au Zénith de Paris le 10 mai 1988, dans le cadre de trois concerts consacrés à la lutte contre l'apartheid. Bertrand GUAY / AFP
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Lors d’interviews ou de concerts, Richard Nwamba, présentateur radio basé à Johannesburg, a régulièrement croisé le chemin de Johnny Clegg. Il se souvient de son courage, alors qu’il bravait les lois de l’apartheid. « À 17 ans, il a formé son groupe, Juluka. C’était comme défier directement le gouvernement de l’apartheid. Les Blancs vivaient d’un côté, et les Noirs de l’autre. Alors eux qui jouaient ensemble, c’était comme s’ils faisaient un bras d’honneur ! À cette époque, il faut se souvenir que tout pouvait arriver, il aurait pu être tué. »

Car Johnny Clegg ne s’inspirait pas seulement de la musique zouloue, mais aussi de sa culture dans son ensemble, dont il est tombé amoureux. « C’était un des premiers Blancs à vouloir jouer ce qui était considéré comme une musique “inférieure”, de la musique noire. Mais il a rendu les langues noires respectables. Tout comme les danses, et la culture ! »

La musique comme arme contre l’apartheid

En 1987, il compose « Asimbonanga », une chanson en soutien à Nelson Mandela. Censurée en Afrique du Sud, Richard Nwamba se souvient comment elle est devenue une arme pour combattre le régime. « À travers la musique, il a rendu les gens conscients. Asimbonanga, en zoulou, veut dire “nous ne l’avons pas vu”. Non seulement on a mis ce vieil homme en prison, mais en plus on a interdit la publication de photos de lui ! Cela montrait combien le gouvernement était répressif. »

Il prenait des risques. On a perdu quelqu’un qui a joué un rôle important en Afrique du Sud.

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Sébastien Jédor

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Les Sud-Africains en deuil

Né dans une famille d’immigrés, ce musicien réputé était en fait anthropologue de formation. Le philosophe Achille Mbembe, qui l’a rencontré à plusieurs reprises, se dit attristé par la disparition du musicien et du résistant.

Son passage marque la fin d’une époque.

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Au cours de sa carrière, le chanteur a vendu plus de 5 millions d’albums. Il a arrêté de chanter après une longue tournée d’adieu, conclue quelques mois avant sa mort.

C’était un avant gardiste. Aujourd’hui, c’est un triste jour pour l’Afrique du Sud.

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►À lire  : Afrique du Sud: 25 ans après la fin de l’apartheid, «la route est encore longue»

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