Une offre d’emploi du «New York Times» suscite la polémique au Kenya
Le grand quotidien américain New York Times a diffusé mercredi 3 juillet une annonce pour occuper le poste de son chef de bureau à Nairobi, afin de couvrir une partie de l’Afrique de l’Est et Centrale. Le texte, très imagé, a suscité de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux kenyans qui ont dénoncé son côté paternaliste, colonialiste, voire raciste.
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Trois femmes relisent avec ironie l’offre d’emploi du New York Times. C’est l’un des nombreux exemples des réactions à la fois humoristiques, mais aussi indignées, diffusées sur les réseaux sociaux.
Les Kenyans reprochent à la petite annonce, écrite dans un style imagé, d’être remplie de clichés. Elle parle en effet des déserts du Soudan, des pirates de la Corne de l’Afrique, des forêts du Congo et des côtes tanzaniennes.
Cherchant à vanter les « histoires vitales » à raconter, le quotidien cite « le terrorisme, la course aux ressources naturelles, la compétition avec la Chine, le débat entre démocratie et autoritarisme », ajoutant que le futur employé aura peut-être « la chance de raconter des histoires inattendues parlant d’espoir ».
Dear @nytimes
Nairobi Bureau Chief (@munene_mwarania) 5 juillet 2019
Just saw the ad for Nairobi Bureau Chief and I really think I'm the man for the job.
Kind Regards,
Nene. pic.twitter.com/O3PFdQ4hZf
À la fois très connectés et très réactifs sur internet, les Kenyans ne se sont pas privés de dénoncer l’afro-pessimisme du New York Times. Apparemment « en Afrique, les histoires d’espoir ne peuvent être qu’inattendues », a écrit Cécile Siewe sur Twitter. « Ça dit beaucoup des articles que le quotidien cherche à écrire », a commenté le chercheur Ken Opalo. Selon Jim Chuchu, « ils renforcent leur paternalisme et fétichisent le regard de leur correspondant ».
C’est la seconde fois cette année que le New York Times suscite l’indignation au Kenya. En janvier, le grand quotidien avait diffusé les photos de cadavres durant l’attaque terroriste de l’hôtel Dusit, à Nairobi. À l’époque, le gouvernement était même monté au créneau contre le journal.
Dear @nytimes
sisterhood.lam (@sisterhood_lam) 4 juillet 2019
We made this for you
Love,
LAM#bureauchiefniwewe pic.twitter.com/K3sddoAtZU
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