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Madagascar

Madagascar: y a-t-il eu des dérapages de l'armée dans la chasse aux dahalos?

À Madagascar, des habitations incendiées, des traitements cruels et dégradants, des pillages commis par des militaires à Soaloka, c’est ce que rapportent des villageois et le maire de cette commune rurale située dans l’ouest du pays. Une commune très touchée par l’insécurité et le phénomène des « dahalos », les voleurs de zébus. Le ministère de la Défense nationale dément, lui, ces exactions.

Le marché aux zébus d'Ambalavao, dans le sud de Madagascar (photo d'illustration).
Le marché aux zébus d'Ambalavao, dans le sud de Madagascar (photo d'illustration). RFI / Laetitia Bezain
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D’après des villageois et le maire de la commune de Soaloka, 70 habitations ont été incendiées et pillées par des militaires le 30 avril dernier dans les villages de Bebeta et Dabomadinika. Des forces armées déployées pour neutraliser les dahalo, les voleurs de zébus et les coupeurs de route dans ce district classé « Zone rurale prioritaire de sécurité » par les autorités.

« Les militaires sont venus dans les villages le 26 avril. Le lendemain, ils ont procédé à une arrestation massive d’une cinquantaine de personnes. Les habitants ont été accusés d’être des bandits de grand chemin. Donc c’était en quelque sorte une expédition punitive », indique Seth Andriamarohasina, journaliste et rapporteur de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme. « Des mauvais traitements et des humiliations publiques ont été commis à ce moment-là. Un ancien militaire a aussi été pendu », précise-t-il.

« Le peloton était constitué d’une centaine d’hommes munis d’armes de guerre », explique Andimbisoa Rabenandrasana, le maire de cette commune dans les colonnes du journal L’Express de Madagascar.

Démenti des autorités

Contacté, le ministère de la Défense nationale dément. « Cette histoire est une manipulation politique de candidats à l’élection législative de ce district qui vise à ternir l’image et les actions des militaires et du gouvernement », indique le colonel Gabriel Rasoloniaina, directeur de la communication au ministère de la Défense nationale.  « Aucun militaire n’a osé commettre de tels actes », poursuit-il, précisant qu’une descente sur place a été effectuée.

« Le chef du district, Jean Noël Ramanankirahina, a confirmé officiellement que les forces spéciales des Zones rurales prioritaires de sécurité ont repris effectivement le contrôle de la situation. La violence de leurs interventions est parfois critiquée par leurs victimes, selon ses déclarations. La population ne se range point à cet avis en général, et félicite les actions menées fermement par ces militaires incorruptibles », peut-on lire dans un extrait du rapport rédigé le 16 mai par le ministère de la Défense nationale après cette descente sur le terrain.

La Commission nationale indépendante des droits de l’homme a prévu de se rendre sur les lieux pour mener son enquête. Des centaines de militaires ont été déployés par les autorités dans l’ouest et le sud du pays depuis trois mois pour lutter contre l’insécurité et les vols de zébus.

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