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Niger

Assassinat de l’ex-président nigérien Baré Maïnassara: «L’État nous ignore»

Au Niger, le 9 avril est une date inscrite dans la mémoire du pays. Il y a 20 ans, jour pour jour, était assassiné le président Ibrahim Baré Maïnassara. La lumière n'a toujours pas été faite sur les circonstances de sa mort ni sur celles des trois autres hommes tués en même temps, à savoir son chauffeur, son meilleur ami et un lieutenant. Toutes les plaintes ont été rejetées au motif qu'une amnistie constitutionnelle avait été conférée aux « auteurs, coauteurs et complices » de l’assassinat. RFI a joint Alia Rayana Baré, fille de l’ex-président Baré.

L'ex-président nigérien Ibrahim Baré Maïnassara, décédé en avril 1999, photographié ici pendant une prière après son élection le 7 juillet 1996.
L'ex-président nigérien Ibrahim Baré Maïnassara, décédé en avril 1999, photographié ici pendant une prière après son élection le 7 juillet 1996. ISSOUF SANOGO / AFP
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Il y a quatre ans, la cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) assurait que les droits de la famille Baré avaient été bafoués et que le Niger devait faire la lumière sur les événements. Mais, depuis, rien n'a bougé malgré toutes les démarches lancées par les proches du défunt.

« Ce que l’on attend est très simple. Nous voulons l’ouverture de l’enquête afin de connaître exactement les circonstances dans lesquelles cela s’est déroulé et les personnes impliquées, les têtes pensantes, les personnes qui ont commandité. Quatre chefs de l’État se sont succédé. Rien n’a été fait. Chaque fois, on nous renvoie à cette amnistie de manière obstinée, sans justifier, alors que nous savons clairement que rien n’empêche l’ouverture de cette enquête. Judiciairement, légalement, rien ne l’empêche », précise Alia Rayana Baré, la fille de l’ex-président Baré.

« Nous avions été reçus par le ministre de la Justice, il y a un an, pour lui demander pourquoi ce n’était pas fait. Il nous avait alors dit qu’aucun obstacle n’était émis. Il y a de cela un mois, j’ai un peu forcé la porte du procureur de la République pour venir le voir de manière informelle en disant : "Comment cela se fait-il que nous n’ayons pas de réponse ?". Il m’a répondu de manière officieuse que la réponse était négative, qu’il souhaitait rejeter notre demande en s’appuyant toujours sur l’amnistie mais qu’il ne savait pas quelle était la formulation exacte à prendre. Donc, clairement, en fait, l’État gagne du temps, nous ignore », a-t-elle souligné.

Alia Rayana Baré a par ailleurs son idée sur le fait qu’aucun pouvoir, depuis vingt ans, n’ait œuvré pour que la lumière soit faite. Selon elle, on cherche à protéger des personnalités.

Certains de ces assassins sont encore en liberté. Ils sont clairement identifiés, surtout les militaires. Ils sont là. Ils occupent encore des postes et c’est un scandale.

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Alia Rayana Baré

Marie-Pierre Olphand

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