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Erythrée

«Enough», le coup de gueule de la diaspora érythréenne sur les réseaux sociaux

Le peuple érythréen est le grand oublié de la réconciliation historique avec l'Éthiopie : c'est du moins ce que proclament plus de 500 Erythréens vivant en diaspora depuis le mois dernier. Pour le démontrer, une campagne virale de défis en vidéo se développe de manière exponentielle sur les réseaux sociaux. Cette opération est calquée sur le célèbre « Ice Bucket Challenge », où des citoyens du monde entier se mettaient au défi de se verser un seau d'eau sur la tête. Sauf qu'en l'occurrence, il s'agit de dénoncer la main de fer qui continue de régenter la vie des Erythréens n'ayant pas fui leur pays, malgré la paix avec l'Éthiopie.

Malgré la paix historique avec l'Ethiopie du Premier ministre Abiy Ahmed (G), la diaspora érythréenne dénonce la dictature du président Isaias Afwerki (D)
Malgré la paix historique avec l'Ethiopie du Premier ministre Abiy Ahmed (G), la diaspora érythréenne dénonce la dictature du président Isaias Afwerki (D) REUTERS/Tiksa Negeri
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Des gens ordinaires, des visages plein cadre, filmés dans une cuisine, dans la rue, dans un studio. C'est l'opération « Enough is enough » [« Ça suffit », Ndlr] lancée il y a quelques semaines par un exilé érythréen vivant aux États-Unis.

Au fil des nominations, ces voix sont devenues celles de célébrités. Des chanteurs, des militants des droits de l'homme et des journalistes. Parmi eux, Temesghen Debesai, l'ancien directeur du service en anglais de la télévision d'Etat.

« Beaucoup de gens que nous n'avions jamais vu, des gens qui pouvaient avoir des craintes pour leur sécurité, se montrent aujourd'hui publiquement. Ils sont sortis de la peur. C'est la caractéristique la plus importante de cette campagne. Qu'ils se manifestent, qu'ils s'asseyent face à une caméra, montrant leur visage, dévoilant où ils vivent et disant que ça suffit, c'est un grand plus. »

Veronica Almedom, elle, est étudiante en Suisse. Pour elle, un seul message, un seul mot d'ordre. « On entend de manière récurrente trois points : tout d’abord c’est la Constitution, afin qu’elle soit en vigueur aussi rapidement que possible. Ensuite, le service militaire, cette pratique anticonstitutionnelle qui est censée être à 18 mois, mais qui est toujours à durée indéterminée. Et puis finalement, la libération des prisonniers. »

L'arrière-pensée des participants est surtout de montrer à ceux qui sont restés au pays qu'ils sont soutenus par ceux qui sont partis. Mais aussi par ceux qui les unissent, comme le célèbre chanteur Wedi Tikabo. Et finalement, malgré l'isolement, qu'ils ne sont pas seuls.

Mardi soir, pour la première fois, un citoyen érythréen anonyme a posté sur Facebook une vidéo dénonçant de vive voix la dictature et réclamant la libération des prisonniers politiques. Avec toujours le même mot-clé : « yiakil », qui signifie « ça suffit » en Tigrinya, l’une des langues majoritaires du pays.

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