Elections en Afrique du Sud: les logements sociaux, épine dans le pied de l'ANC
A moins de trois mois des élections en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC) est donné largement en tête dans les sondages, mais le président Cyril Ramaphosa fait face à une défiance de plus en plus forte parmi les classes populaires, qui lui reprochent sa politique en matière de logements sociaux.
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En Afrique du Sud, les élections ont lieu dans un peu moins de trois mois. L’ANC de Nelson Mandela est quasi assuré de l’emporter avec 61% d’intentions de vote dans les sondages et un Cyril Ramaphosa à la forte cote de popularité. Mais le président et sa ligne pro-business fait grincer des dents parmi les classes populaires, d’habitude fidèles à l’ANC.
Dans la partie la plus pauvre du township de Soweto se tenait dimanche 24 février un face à face entre élus de l’ANC et habitants. Au cœur des débats : la politique de logements sociaux. Le parti avait promis en 1994 de construire 5 millions de maisons pour les classes populaires. Une promesse seulement à moitié tenue en 25 ans.
Michael Madozi fait partie des habitants du bidonville de Kliptown présents pour l’occasion. Le gouvernement lui a promis un logement social en 1995. « Depuis 24 ans, je n’ai pas bougé, regrette-t-il. Pourtant j’ai tous les documents, et ils m’ont promis que j’allais emménager dans une nouvelle maison. Mais il ne s’est rien passé et ils ont vendu la maison à un étranger. Maintenant j’ai 59 ans, regardez je suis toujours dans le bidonville avec mes 5 enfants. »
Des logements sociaux toujours en construction
A Kliptown, des logements sociaux sont en construction depuis des années, mais jamais finalisés. Officiellement pour manque de moyens, mais beaucoup pensent à des détournements de fonds, comme Siyabonga, 23 ans « Pour moi, l’ANC nous a trahis, dénonce-t-il. On doit toujours garder à l’esprit que l'ANC est synonyme de corruption. La corruption est pratiquée tous les jours dans le gouvernement et à l’intérieur du parti. »
Certains comme Weezie et son mari ont décidé de se faire justice eux-mêmes en prenant les maisons de force : « En tant que communauté, nous nous sommes réunis et avons décidé d’aller envahir les maisons. Nous y sommes allés. La maison que j’ai envahie n’est pas achevée. Il n’y a pas de toit et de toilettes. Je dors sous les étoiles. »
Weezie a commencé à faire des travaux malgré ses faibles revenus. Elle est bien décidée à ne pas voter à l'élection présidentielle du mois de mai. Tout comme Siyabonga et Michael.
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