Sénatoriales en RDC: des candidats dénoncent des tentatives de corruption
En RDC, les élections des gouverneurs et celles des sénateurs sont prévues au mois de mars 2019. Ces derniers sont élus par les députés provinciaux, donc au niveau des Assemblées provinciales. Mais cette semaine, certains élus provinciaux de Kinshasa sont accusés de demander de l’argent en échange de leurs voix. L’affaire commence à faire grand bruit.
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A Kinshasa, deux candidats à l’élection sénatoriale ont ouvertement dénoncé ce qu’ils appellent un « monnayage des voix » et ont annoncé avoir retiré leurs candidatures.
L’homme d’affaires Adam Bombole a été le premier à monter au créneau, en publiant la lettre de retrait de sa candidature sur les réseaux sociaux.
« Chacun d’entre nous porte seul la responsabilité de la forme éthique qu’il a donnée à sa propre vie »
Adam Bombole (@AdamBombole) 15 février 2019
Jürgen Habermas .
Je ne me soumettrais jamais à la corruption,marcherais toujours tête haute,regardant tous mes semblables droit dans les yeux .
Que Dieu bénisse la RDC pic.twitter.com/jTLhxOkJs8
Quelques heures plus tard, c’était au tour de Vidiye Tshimanga, proche collaborateur du président Félix Tshisekedi et également candidat sénateur, de jeter l’éponge.
« Il y en a un qui m’a demandé carrément 50 000 dollars, assure ce dernier à RFI. Le moins cher était à 25 000 dollars. […] Je me vois très mal dépenser de l’argent pour corrompre des députés et ensuite me battre contre la corruption. Je ne peux pas me lancer dans cette bataille de cette manière-là. »
Selon son témoignage, sur les 48 députés qui composent l’Assemblée provinciale de Kinshasa, six lui ont demandé expressément de l’argent en échange de leurs voix.
Pour devenir Gouverneur faudra t il être le meilleur corrupteur de la province ? Messieurs les députés provinciaux, ayez un sursaut de dignité au nom de vos électeurs. Le PGR, svp, usez de la plus grande sévérité contre le corrompu ET le corrupteur. 🇨🇩 Une nouvelle RDC 🇨🇩
Vidiye T.Tshimanga (@VidiyeTshimanga) 15 février 2019
Revoir le mode de scrutin ?
Au niveau de la société civile, des organisations demandent à la justice de se saisir de l’affaire et évoquent les conséquences immédiates de l’élection des gouverneurs, si ces pratiques de corruption sont confirmées.
Valery Madianga est chargé de communication à l'Observatoire de la dépense publique (Odep) : « On assisterait à tout ce que l’on a toujours décrié, la mauvaise gouvernance, le détournement des deniers publics. Le contrôle parlementaire n’existera même pas. »
Certaines organisations proposent même le changement des modes de scrutin pour l’élection des gouverneurs et celle des sénateurs. D’autres proposent carrément de passer par le suffrage universel.
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