Le Nigeria reporte l'élection présidentielle d'une semaine
Le scrutin présidentiel au Nigeria, initialement prévu samedi 16 février, est reporté au 23 février, a annoncé le président de la Commission électorale nigériane (Inec) cette nuit, cinq heures avant l'ouverture des bureaux de vote. Les deux principaux partis condamnent ce report.
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Les Nigérians auront-ils l'information à temps, avant leur déplacement au bureau de vote ? Rien n'est moins sûr tant l'annonce surprise, confirmant des rumeurs qui circulaient dans la soirée, a été donnée nuitamment par la Commission électorale.
L'Inec a décidé de repousser d'une semaine les élections générales (présidentielle et législatives) prévues samedi, arguant de problèmes logistiques. Selon l’INEC, ce report devrait permettre de garantir la tenue d’« élections libres et transparentes », lit-on dans un communiqué diffusé dans la nuit. Dans ce document, la Commission électorale met en avant son souci de garantir un scrutin crédible.
Il aura tout de même fallu attendre 2h40 du matin pour que le président de l'Inec, Mahmood Yakubu, prenne la parole. Une intervention laconique de quelques minutes à peine :
Après avoir méthodiquement passé en revue ses plans logistiques et opérationnels, et avec la volonté de tenir des élections justes, libres et crédibles, la Commission est parvenue à la conclusion qu'organiser le scrutin tel qu'il était prévu n'est plus possible. Par conséquent, la Commission a décidé de reporter les élections présidentielle et législatives au samedi 23 février 2019. De plus, l'élection pour les gouverneurs, les parlements d'Etat et le conseil de la capitale fédérale sont reportés au 9 mars 2019. Cela donnera à la Commission l'opportunité de régler et d'identifier les défis auxquels elle fait face, afin de maintenir le niveau de qualité de nos scrutins. C'était une décision difficile prendre pour la Commission. Mais elle était nécessaire pour le succès de la tenue de nos élections et la consolidation de notre démocratie.
Mahmood Yakubu
Les élections gouvernorales, initialement prévues le 2 mars sont elles aussi repoussées d'une semaine, soit le 9 mars.
« C'était une décision difficile, mais nécessaire », a ajouté le président de l'Inec. Vendredi en fin de soirée, les membres de la Comission électorale se sont réunis en urgence, laissant le pays en suspens pendant plusieurs heures. Les rumeurs d'un report ont alors envahi les sites d'information et les réseaux sociaux. Personne ne s'attendait à un tel report.
Breaking News: The #NigeriaDecides2019 Elections now to hold on; 23rd February, 2019 for Presidential and National Assembly while the Governorship, State House of Assembly and the FCT Area Council Elections is to hold on 9th March, 2019. pic.twitter.com/6zhvBLQe2a
INEC Nigeria (@inecnigeria) February 16, 2019
Live update: Press briefing by the Hon. Chairman INEC, Prof. Mahmood Yakubu on #NigeriaDecides2019 elections https://t.co/S9ZTPbrBuK
INEC Nigeria (@inecnigeria) February 16, 2019
Mahmood Yakubu n'a donné aucune précision sur les problèmes logistiques invoqués. Mais trois centres de l'Inec ont été brûlés à travers le pays, et l'opposition dénonçait l'absence de bulletins dans de nombreux Etats. Pourtant, mercredi, le patron de l'Inec estimait encore que malgré les défis auxquels est confronté le pays, le scrutin ne serait pas reporté.
Près de 84 millions d'électeurs étaient attendus dans les quelques 120 000 bureaux de vote qui devaient ouvrir dès 8h, heure locale (et française) à travers tout le pays. Ils devaient élire un nouveau chef d'Etat, ainsi que les les 360 sièges de la Chambre des représentants et les 109 du Sénat.
En 2011 et 2015, les élections avaient déjà été reportées, mais plusieurs jours en amont, également pour des raisons logistiques. Avec 200 millions d'habitants, le Nigeria, pays anglophone de l'ouest du continent est le quatrième pays le plus peuplé au monde.
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