Guinée équatoriale: Mandat d'arrêt contre 16 personnes, dont un avocat français
La Guinée équatoriale a lancé un mandat d’arrêt contre seize personnes, dont l’ex-président de la section française de l’ONG Transparency International et le William Bourdon, l’avocat français dans l’affaire des biens mal acquis.
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Daniel Lebègue, ex-président de la section française de l’ONG anticorruption Transparency International, fait partie des personnalités visées par le mandat d’arrêt. Selon un communiqué officiel lu à la radio d'Etat, il est recherché pour « blanchiment de capitaux et financement du terrorisme ». Dans le viseur du tribunal de Malabo également, William Bourdon, l’avocat français en pointe dans l’affaire des biens mal acquis, et Salomon Abeso Ndong, un opposant en exil.
Les autorités judiciaires équato-guinéennes invitent les 16 personnes recherchées à se rendre à Malabo pour comparaître de leur propre initiative.
Pour l'une d'elles, Salomon Abeso Ndong, il n’en est pas question. Pour le président de la Cored, une coalition d’opposition, il n’est même pas question de mandater un cabinet d’avocats pour se faire représenter sur place.
« Cela serait un peu difficile car les cabinets d’avocats à Malabo vont refuser de nous accepter, explique-t-il. Tous les avocats de Malabo ont peur de défendre les politiciens parce que si vous parlez de politique en Guinée équatoriale, vous risquez deux choses : être assassiné ou être en prison. »
Les personnes qui font l’objet du mandat d’arrêt sont soupçonnées d'avoir financé une tentative de coup d'Etat contre le régime du président Teodoro Obiang Nguema en 2017.
Aux yeux de Salomon Abeso Ndong, le fond de l’histoire concerne plutôt la condamnation de Teodorin Obiang, vice-président et fils du président, dans l’affaire des biens mal acquis en France. L’opposant rappelle que la Cored s’est constituée partie civile dans ce dossier.
Les deux Français recherchés par Malabo, l’avocat William Bourdon de l’ONG Sherpa et Daniel Lebègue, ont eux aussi joué un rôle de premier plan dans cette affaire de corruption.
Selon le communiqué équato-guinéen, les personnes recherchées qui refuseraient de se rendre à Malabo seraient considérées comme des « rebelles ».
Tout cela trahit une espèce d’impuissance de ce régime à accepter d’être redevable, s’agissant des graves crimes financiers qui ont été reprochés à Teodoro Obiang qui a fait l’objet d’une condamnation dont il a fait appel, certes, mais au terme d’un dossier terriblement documenté et accablant.
William Bourdon
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