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Liberia

Le Liberia sous George Weah: rencontre avec Rodney Sieh

Au Liberia, le 28 décembre 2017, George Weah, ancienne star du football, était élu président de la République. Un an après, RFI vous propose d’explorer la situation du pays à travers plusieurs reportages. Ce samedi 29 décembre, rencontre avec le fondateur de Front Page Africa, considéré comme le meilleur journal d’investigation au Liberia. Nommé « héros de l’information » par Reporters sans frontières, Rodney Sieh s’est spécialisé dans la traque des personnalités publiques corrompues et collectionne les poursuites judiciaires en diffamation dont une qui lui a valu une peine de 5 000 ans de prison. Il vient de publier son premier ouvrage « Journaliste en procès » (Manor House publishing, Ancaster, 2018) présenté, la semaine dernière, à Monrovia. C'est au cours de cette cérémonie que RFI l'a rencontré.

Rodney Sieh, fondateur de Front Page Africa, considéré comme le meilleur journal d’investigation au Liberia, le 28 décembre 2018.
Rodney Sieh, fondateur de Front Page Africa, considéré comme le meilleur journal d’investigation au Liberia, le 28 décembre 2018. Carol Valade/RFI
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Costume sombre, lunettes fumées… Rodney Sieh semble gêné de recevoir tant d’éloges. Il évoque son parcours, inspiré par deux oncles journalistes et son expérience pendant la guerre.

« J’ai vu des gens se faire tuer ; j’ai vu le chaos et la confusion ; j’ai vu des gens exécutés à  la télévision nationale et, lorsque le président Samuel Doe est mort, capturé par Prince Johnson, ils ont coupé ses oreilles par ce qu’ils pensaient qu’il était corrompu mais cela n’a pas arrêté la corruption », raconte-t-il.

Réfugié en Gambie, Rodney Sieh décroche la première interview du jeune putschiste, Yahya Jammeh, avant d’être à nouveau contraint à l’exil. Rentré au pays en 2007, il fonde le journal d’investigation Front Page Africa dont les révélations lui attirent rapidement des ennuis.

Condamné à 5 000 ans de prison

« On a tenté de mettre le feu à mon bureau deux fois. Il y a eu une douzaine de poursuites judiciaires contre mon journal et puis cette plainte pour diffamation, lancée par un ministre, qui m’a valu les 5 000 ans de prison. J’ai été reconnu coupable et condamné à payer 1 million et demi de dollars. Comme je n’avais pas l’argent, le juge m’a condamné au nombre d’années qu’il me faudrait pour payer la somme, à raison de 25 dollars par jour ».

A la question de savoir si la liberté de la presse s’est développée sous George Weah, Rodney Sieh souligne que depuis que le gouvernement est entré en fonction, son journal a été fermé une fois et ses équipes emprisonnées.

« Je pense que le monde est en train de voir un président qui devient peu à peu comme ses prédécesseurs », estime-t-il.

De nouveau dans la tourmente après des révélations sur les dépenses du gouvernement, Sieh est placé sous surveillance et deux ministres ont promis de le renvoyer en prison. « Ils ne veulent pas être exposés mais moi je n’abandonne jamais », lance-t-il.

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