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Tunisie

Les Tunisiens toujours aussi divisés sur l'égalité homme-femme dans l'héritage

En Tunisie, le Conseil des ministres a validé une loi pour l’égalité homme-femme dans l’héritage. Ce texte inédit dans le monde arabe, porté par le président de la République, doit encore recevoir l’aval du Parlement. Les droits de succession sont aujourd’hui régis par une loi d’inspiration coranique qui prévoit qu’en règle générale, un homme hérite du double d’une femme au même degré de parenté.

Des Tunisiennes manifestent à Tunis à l'occasion de la Journée mondiale de la femme.
Des Tunisiennes manifestent à Tunis à l'occasion de la Journée mondiale de la femme. AFP PHOTO / FETHI BELAID
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Le débat est profond et la question de l'égalité homme-femme dans l'héritage est clivante en Tunisie. Le sujet révèle des antagonismes entre croyants, selon Ahmed qui s’assume musulman laïc. « C’est une loi qui a été faite il y a quatorze siècles, estime-t-il. Je ne la vois pas valable de nos jours ».

Le sujet révèle également des oppositions entre villes et campagnes, d'après Aziz Hamnouni. « Les sociétés rurales ont acquis une culture ancestrale, explique-t-il. Même les femmes elles-mêmes veulent être sous domination de l’homme car elles ont hérité cela depuis longtemps ».

Madame Tarouki, elle, est opposée à l’égalité. Son mari fera un testament pour faire appliquer la règle islamique. « La plupart des femmes ne sont pas d’accord, déclare-t-il. Avant d’aller sur place, je dois laisser un message pour que chacun suive ce que Dieu nous a dits ».

Clivage entre classes, générations et partis politiques

Selon le projet de loi, l’égalité ne s’appliquera que si aucun testament ne stipule d’autres dispositions. Les clivages divisent les partis politiques mais aussi les classes sociales et les générations. A l’image de Mehdi, la vingtaine, à l’allure moderne. « 90% des Tunisiens, au fond d’eux, ne sont pas d’accord, estime-t-il. Je suis moderne, je vis ma vie, je bois. Mais au fond de moi, je suis contre ».

Pourtant, il est possible de concilier foi et égalité, rappelle Soumaya Karima. « Dans le Coran, il y a un pourcentage d’héritage, relève-t-elle. Mais en réalité, c’est le minimum qu’on puisse donner à la femme. Il n’y a pas de mal si on donne plus. Pourquoi ne pas être juste avec ses enfants ? Dieu est juste ».

Les débats, qui s’annoncent animés à l’Assemblée nationale tunisienne, doivent commencer dans quelques jours ou dans quelques semaines.

A (re)lire : Tunisie: la loi sur l'égalité successorale hommes-femmes divise la société

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