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RCA

[Reportage] A Bangui, méfiance de mise dans le quartier d'Alfred Yekatom Rombhot

L’ancien chef anti-balaka Alfred Yekatom Rombhot sera jugé à la CPI pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis entre décembre 2013 et août 2014 à Bangui et dans le sud-ouest du pays. Au lendemain de son extradition, à Bimbo, quartier où il vivait et où était implantée sa société de sécurité privée, il est encore difficile de parler ouvertement de l’ancien chef de guerre.

Vue de Bangui, capitale de la République centrafricaine.
Vue de Bangui, capitale de la République centrafricaine. REUTERS/Siegfried Modola
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Devant le bureau de la société de sécurité de Rombhot, on nous demande gentiment de partir. « On ne connaissait pas ce monsieur », répète le voisinage.

Un jeune homme se dit soulagé, « c’est bien, il mérite d’être jugé » affirme-t-il. Mais ici, tout le monde craint encore le chef de groupe armé et personne ne veut vraiment parler. Certains sont contrariés. « Pourquoi avoir une nouvelle fois arrêté un anti-balaka ? »

Seul le chef de quartier Brice Ngolo-Amoloma accepte de commenter la situation : « Les gens ont peur que demain Rambhot soit tué, parce que là-bas on nous parle toujours d’empoisonnement. Donc on a entendu que Rombhot était parti à la CPI, ça nous a beaucoup dérangés parce que c’est notre frère. Tout simplement, on devait le juger dans son pays. Il a fait l’acte dans son pays, on devait le juger ici ! Pour savoir ce qu’il s’est passé. On devait suivre ça. »

A Bimbo, au lendemain du départ de Rombhot pour La Haye, le quotidien se poursuit normalement. Ménage, cuisine, prière, le chef de quartier assure que tout va bien : « Le quartier était calme quand Rombhot a été arrêté. Il était l’honorable de Mbaïki 2, il habite dans mon quartier ici à Bimbo avec sa femme, toute la famille ici. Non, y a pas de problèmes, on est calmes, on prie beaucoup le Bon Dieu de protéger sa femme et ses enfants. »

Devant la concession de Rombhot, des hommes semblent monter la garde. Sa femme est enceinte de 7 mois d’un quatrième enfant. Elle est visiblement fatiguée et inquiète. Elle regrette de ne pas avoir pu dire au revoir à son mari.

C'est un avertissement pour les autres groupes. Il faut stopper ces actes de guerre...

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Pour Lewis Mudge, chercheur pour HRW sur la RCA, cette arrestation est un signal fort pour tous les chefs de guerre qui continuent à répandre la terreur dans le pays.

Léa-Lisa Westerhoff

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