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France / Cameroun

Réélection de Biya au Cameroun: pourquoi l'Elysée n'a pas encore réagi?

Les réactions internationales se multiplient depuis lundi soir à la suite de la réélection de Paul Biya au Cameroun. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont publié un communiqué ; la France, elle, l’a fait hier mardi en fin de journée, mais seulement via le Quai d’Orsay.

Sommet de l'Union africaine à Abidjan, le 29 novembre 2017. Emmanuel Macron salue le roi du Maroc Mohammed VI. A sa droite, Paul Biya, son homologue camerounais.
Sommet de l'Union africaine à Abidjan, le 29 novembre 2017. Emmanuel Macron salue le roi du Maroc Mohammed VI. A sa droite, Paul Biya, son homologue camerounais. REUTERS/Philippe Wojazer
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Il n'y a pas, pour l'instant, de réaction officielle de la part de l'Elysée. Et, selon nos informations, il n’est pas pour l’heure prévu qu’Emmanuel Macron appelle Paul Biya, comme cela est de coutume. Une simple lettre de félicitations lui sera prochainement envoyée.

Certes, le Quai d’Orsay a adressé mardi soir, au nom de la France, ses vœux de réussite au président camerounais. Néanmoins, cela ne doit pas masquer la gêne de Paris dans ce dossier. La France ne cache plus son inquiétude quant à la situation en zone anglophone et face aux problèmes de gouvernance. Ainsi, dans son communiqué, le Quai d’Orsay renouvelait mardi son appel au lancement d’un dialogue politique inclusif. Un dialogue, était-il écrit, « seul à même de permettre la résolution d'une crise qui s'est aggravée durant l'année écoulée ».

« Il faut encourager Paul Biya à faire des gestes d’ouverture », abonde hors micro un diplomate car, « si la gouvernance actuelle se perpétue », s’inquiète une autre source haut placée, « on a là un risque de déstabilisation de tout le pays et pas seulement de la zone anglophone ». Et cette dernière source de brandir la menace de pressions internationales plus fortes « en fonction de l’évolution de la situation ». Un coup de pression à l’heure où les Etats-Unis évoquent la possibilité de soumettre le sujet au Conseil de sécurité des Nations unies.

Mais ce service diplomatique minimum n'est pas suffisant aux yeux de Thomas Borrel, le président de Survie, association qui entend lutter contre la Françafrique.

La France prétend qu'elle fait une sorte de service diplomatique minimum, en gros qu'elle essaie de ne pas trop en faire sur la réélection de Biya, mais finalement elle ressort le couplet classique c'est-à-dire la demande de contestation par les voies légales alors que ça n'est plus possible depuis la promulgation des résultats par le Conseil constitutionnel. Et puis à appeler à la stabilité au Cameroun alors qu'on sait que la stabilité au Cameroun c'est Paul Biya depuis 36 ans et que Paul Biya c'est la fuite en avant vers le chaos.

01:02

Thomas Borrel, porte-parole de Survie

Pierre Firtion

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