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Côte d'Ivoire

Elections en Côte d'Ivoire: un test décisif sur le poids des partis politiques

Ce samedi 13 octobre, 6,5 millions d'Ivoiriens sont appelés aux urnes pour un double scrutin : l'élection de 201 maires et de 31 conseils régionaux.

Un bureau de vote le 13 octobre 2018 à Bouaké, la deuxième plus grande ville de Côte d'Ivoire.
Un bureau de vote le 13 octobre 2018 à Bouaké, la deuxième plus grande ville de Côte d'Ivoire. ISSOUF SANOGO / AFP
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A Yamoussoukro, ce 13 octobre, cinq candidats, dont le maire sortant, briguent la mairie. Dans la capitale ivoirienne, les bureaux de vote ont ouvert à 8h TU avec leur habituel cortège de petits couacs, comme une tablette biométrique déchargée, un électeur qui ne retrouve pas son bureau de vote ou bien les remarques des scrutateurs des candidats sur tel ou tel point de règlement.

Les autres circonscriptions votent aussi en même temps pour élire 201 maires et 31 présidents de région. Les candidats comptent sur la mobilisation des 6,5 millions électeurs que compte le pays sur ses 24 millions d'habitants.

A Abidjan, la capitale économique du pays, de nombreux bureaux ont ouvert en retard, en raison de problèmes techniques, d'agents en retard, d'isoloirs absents, de stickers manquants alors qu'ils permettent d’authentifier les bulletins. A 11 heures, un centre de vote de la commune du Plateau, le quartier des affaires d’Abidjan, n’avait toujours pas commencé ses opérations à cause d'un problème de liste sur papier qui ne correspondait pas au listing électronique.

Globalement, le vote s'est déroulé dans le calme, dans la plupart des communes d’Abidjan. On notait peu d’affluence dans les bureaux de vote, notamment à Cocody ou Port-Bouët  et un peu plus de monde à Koumassi.

Bien sûr ce sont des élections locales et régionales mais politiquement ce sont des élections qui vont sonder le début d'une clarification politique.

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[Reportage] Journée de vote à Yamoussoukro

Frédéric Garat

En revanche, dans le quartier du Plateau, les files d’attente s’allongent devant les bureaux de vote et pas seulement à cause des retards techniques. Beaucoup d’électeurs y sont inscrits : 66 000 pour seulement 6 000 habitants. A la Sorbonne, ce site discussion de rue devenu le siège de campagne au candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) Fabrice Sawegnon, plusieurs centaines d’électeurs arrivaient d’un peu partout à d’Abidjan, officiellement pour se faire orienter vers les bons bureaux de vote.

Les partisans de son adversaire du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) Jacques Ehouo, accusaient le candidat RHDP de faire du convoyage d’électeurs dans d’autres communes enrôlées au Plateau pour les payer afin de voter pour Fabrice Sawegnon. Ces accusations ont été balayées par le porte-parole du candidat RHDP, Marius Comoé. « Pas question de payer qui que ce soit ici, ni même de louer des bus », a-t-il déclaré. « Les électeurs non-résidents qui viennent voter au Plateau se déplacent par eux-mêmes », affirme même le porte-parole.

Le Plateau est l'un des duels de ces municipales à Abidjan. L’autre rencontre se déroule dans la commune d’Abobo où on scrutera notamment le duel annoncé entre le ministre de la Défense, le pilier du régime Hamed Bakayoko (RHDP) et l’indépendant Tehfour Koné soutenu, lui, par Guillaume Soro.

Les électeurs sont un peu perplexes, voire parfois inquiets sur le ton et le climat de la campagne. Les candidats du RHDP (majorité), et ceux du PDCI, ex-allié de cette majorité, n’ont cessé de s’invectiver et leurs partisans en sont parfois venus aux mains. A Lakota, dans le centre du pays, le candidat RHDP Abdoulaye Kouyaté, affirme que l'un de ses militants a été tué ce matin dans une attaque de son quartier général par le camp adverse.

« On va se peser »

Pour calmer les esprits et surtout garantir la sécurité du vote, pas moins de 30 000 gendarmes et policiers ont été répartis sur les points chauds du territoire dans une quarantaine de localités comme Didievi, Lakota, Divo ou certains quartiers d’Abidjan, la capitale économique du pays.

Une expression a émaillé toute la campagne : « On va se peser ». Après ce vote, les alliés d’hier, devenus les meilleurs ennemis d’aujourd’hui, vont pouvoir savoir ce que chacun vaut dans le paysage politique ivoirien. Dans la perspective de l'élection présidentielle de 2020, le RHDP et le PDCI ont besoin de se « jauger » électoralement parlant. Ce qui va se mesurer au nombre de victoires et de défaites dans les municipalités et les régions.

D'autres acteurs entrent en jeu, à commencer par les très nombreux candidats indépendants. Certains sont parrainés par le président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro que l’on donne candidat prépositionné pour la présidentielle de 2020. Mais aussi le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N'Guessan, du moins celui qui ne boycotte pas les élections. Le FPI n’a pas particulièrement brillé aux dernières législatives mais pourrait peut-être se rattraper à ces élections couplées de 2018.

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