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Rwanda

Massacre de Bisesero au Rwanda: Survie n'entend pas lâcher le morceau

Après 13 années d'investigations, les juges ont annoncé fin juillet la clôture de l'enquête sur la responsabilité présumée de l'armée française dans le massacre de Bisesero au Rwanda en juin 1994. Aucune mise en examen n'a été prononcée, ce que dénonce sur RFI l'association Survie, partie civile dans ce dossier.

Bisesero, dans l'ouest du Rwanda, le 2 décembre 2015, 21 ans après le massacre de plus d'un millier de Tutsis.
Bisesero, dans l'ouest du Rwanda, le 2 décembre 2015, 21 ans après le massacre de plus d'un millier de Tutsis. STEPHANIE AGLIETTI/AFP
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C’est une question sur laquelle la justice française enquête depuis 13 ans : la France a-t-elle tardé à intervenir à Bisesero entre le 27 et le 30 juin 1994 durant le génocide rwandais ? Sur ces collines de l'ouest du pays, durant quatre jours, plus d’un millier de Tutsis ont été méthodiquement assassinés par les milices hutues. Des survivants rwandais et plusieurs ONG accusent l'armée française d'être intervenue trop tard. Ce que cette dernière a toujours contesté.

Le 27 juillet dernier, les juges ont notifié aux différentes parties la clôture de leur enquête, sans prononcer aucune mise en examen, ce que ne comprend pas l’association Survie, partie civile dans ce dossier. Pour elle, il ne fait aucun doute que l’armée française a des choses à se reprocher dans ce dossier, comme l’explique Eric Plouvier, l’avocat de l’association :

« On sait que l’état-major français a connaissance dès le 27 juin à 14h38 de l’existence de massacres, que le commandant de l’opération Turquoise écrit au chef d’état-major de l’armée française : "Ne pas y aller et laisser les massacres se perpétrer dans notre dos". Eh bien, cette inaction de l’armée française, aux yeux des associations et des victimes de ce génocide, est susceptible - et c'était ce qu'on demandait au juge d’instruction - de constituer une infraction qui est réprimée - et c’est normal qu’elle soit réprimée - de complicité de génocide par une inaction caractérisée, volontaire, de laisser se perpétrer un génocide. »

L’association va donc déposer à nouveau des demandes d’actes au juge. « Il est anormal que les militaires de haut grade qui ont été entendus se contredisent les uns les autres à partir d’éléments factuels qui sont incontestables, dénonce Eric Plouvier. Il n’est pas normal que les juges refusent de les confronter. Donc nous allons réitérer nos demandes. » Et si les juges refusaient d’entendre à nouveau ces demandes, l’association Survie envisage de saisir la cour d’appel pour que le dossier ne se referme pas.

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