En Angola, la diaspora congolaise devra ruser pour voter à la présidentielle
C'est l'une des plus importantes diasporas congolaises au monde, la diaspora d'Angola. Leur pays d'adoption a accueilli cette semaine un mini-sommet consacré au processus électoral en RDC mais la plupart d'entre eux ne pourront pas voter à la présidentielle de décembre. Contrairement à ce qui avait été annoncé, la Commission électorale a finalement renoncé en juin à enrôler les Congolais de l'étranger, officiellement, faute de temps et de moyens.
Publié le :
Dans un café du quartier « Mart » à Luanda, l'un de ceux où les Congolais aiment se retrouver pour parler politique, Sosthène, un Kasaïen de 48 ans ici depuis 10 ans, pense encore qu'il pourra voter à la présidentielle de décembre. « Moi j’ai été à l’ambassade, on m’a enregistré avec ma femme, on nous a dit qu’il fallait attendre les gens de la Céni, qu’ils allaient appeler pour nous enregistrer », explique-t-il.
A ses côtés, Roger partage la déception de son compatriote. « C’est pas normal, il faut que le gouvernement puisse régler la situation ».
Mais certains s'attendaient à ce scénario et ont anticipé, comme Zacharie, qui a pu faire l'aller-retour au Congo et aller s'enrôler. « Je me suis enrôlé dans la province du Congo central. Comme c’est proche de l’Angola, je suis allé là-bas pour m’enrôler. J’y ai retrouvé beaucoup de gens qui venaient de l’Angola et d’autres pays frontaliers de RDC ».
Combien ont opté pour cette ruse ? Difficile à dire. La pratique est en tout cas encouragée par Edouard Kabuayi Tshiaka, représentant local du parti d'opposition UDPS. « Nous nous préparons pour mobiliser nos compatriotes d’aller s’enrôler massivement au pays et puis attendre le jour du scrutin voir comment nous pouvons nous déplacer pour aller voter », détaille-t-il.
Pour l'opposant, en écartant la diaspora du vote, Kinshasa cherche à se débarrasser d'un électorat réputé hostile au pouvoir.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne