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RDC / ONU

Présidentielle en RDC: l’inquiétude grandit au Conseil de sécurité de l’ONU

Ce jeudi, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est penché sur la situation en RDC. Deux heures à New York pour faire le tour des sujets d'inquiétude alors que la RDC traverse une étape importante. Le dépôt des candidatures à la présidentielle de décembre est ouvert depuis deux jours et le président Joseph Kabila maintient le suspense. Il n'a toujours pas précisé ses ambitions, même si la Constitution interdit au chef de l'Etat de briguer plus de deux mandats. Lors des débats, les Etats-Unis ont une fois de plus haussé le ton.

Le Conseil de sécurité des Nations unies, en avril 2018.
Le Conseil de sécurité des Nations unies, en avril 2018. REUTERS/Eduardo Munoz
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C'est la première et seule réaction officielle jusqu'ici au discours du président Kabila, la semaine dernière. Au début du mois, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'était vu promettre des grandes annonces et la communauté internationale espérait que Joseph Kabila dirait ouvertement qu'il n'est pas candidat. Finalement, rien.

L'ambassadeur américain adjoint, Jonathan Cohen, n'a pas caché son agacement : « Nous attendons du président Kabila qu'il respecte la Constitution, il n'est pas éligible pour un troisième mandat selon la loi congolaise. Les Etats-Unis regrettent que le président Kabila n'ait pas saisi l'opportunité de son discours du 19 juillet pour clarifier ses intentions. La population congolaise attend depuis presque deux ans, le président Kabila a promis de respecter la Constitution et l'accord de la Saint-Sylvestre. On est à cinq mois des élections. Le temps de la gesticulation est terminé ».

La crédibilité des élections mise en cause ?

Ce rendez-vous a aussi été également l'occasion pour la représentante spéciale du secrétaire général de faire un point sur le processus électoral en cours. Leila Zerrougui a salué quelques avancées, notamment la mobilisation et la concertation autour du dépôt des candidatures pour les élections provinciales.

Mais la patronne de la Monusco a aussi fait part de ses inquiétudes : « Je reste préoccupée par la mauvaise mise en application des mesures de confiance. La libération des prisonniers politiques emblématiques a été exclue. Des manifestations sont réprimées, des opposants et des activistes continuent d'être arrêtés de manière arbitraire et des journalistes menacés. Sans progrès dans ces domaines, c'est la crédibilité du caractère inclusif des élections qui pourrait être remise en cause ».

La cheffe de la Monusco a aussi fait part de l'incertitude qui entoure aujourd'hui le soutien de la Mission des Nations unies au processus électoral. Le Conseil de sécurité avait alloué en juin dernier 80 millions de dollars à la mission onusienne pour qu'elle appuie la Céni, notamment avec des hélicoptères et avions. Un premier avion devait atterrir mercredi dernier et s'est vu refuser l'accès au sol congolais. Leila Zerrougui a demandé au conseil de lui donner assez vite ses orientations pour savoir quoi faire.

Kinshasa persiste et signe

Mais l'ambassadeur congolais auprès de l'ONU, Ignace Gata Mavita wa Lufuta a réaffirmé la position de son gouvernement : « Pour le gouvernement de mon pays, les élections sont une affaire de souveraineté nationale. De ce fait, elles ne peuvent être financées que par le gouvernement. Comme la Céni l’a fait savoir au conseil électoral de SADC, ceux de nos partenaires qui aimeraient nous aider, leur accompagnement devra se fait sous le plan logistique en mettant à la disposition de la Céni des avions, des matériels roulants et des facilités opérationnelles ».

Le diplomate congolais n'a en revanche pas expliqué pourquoi son pays refuse de laisser atterrir les avions de la Monusco alors que la Commission électorale dit à la Communauté des Etats d’Afrique australe (SADC) qu'elle a besoin de moyens aériens et terrestres.

Pour l’ambassadeur américain, Kinshasa doit accepter ce soutien logistique de la Monusco et fournir les informations nécessaires à la mise en place d’un plan de déploiement du matériel électoral. « Nous n'avons pas vu de preuves que la Céni est capable de les organiser sans ce soutien. Et la Monusco ne peut s'y mettre à la dernière minute », a insisté Jonathan Cohen.

Plusieurs pays, les Etats-Unis et la France en tête, ont fait part de leur inquiétude concernant l’utilisation de la machine à voter. L’ambassadeur français a notamment appelé la commission électorale congolaise à faire preuve de transparence et a rappelé que cet appareil était toujours rejeté par l’opposition.

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