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RDC

RDC: ONU et UA appellent à nouveau au respect de l’accord de la Saint-Sylvestre

Le conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et le conseil de sécurité des Nations unies publient une déclaration conjointe, au lendemain du discours de Joseph Kabila devant le congrès en RDC. Au moment même où le président congolais dressait un bilan sur l'état de la nation, les deux institutions étaient en réunion sur le cas de la République démocratique du Congo. Elles appellent à nouveau au respect de l'accord de la Saint-Sylvestre et de la constitution congolaise, y compris des mesures de décrispation. Elles souhaitent aussi que la commission électorale coopère avec la Monusco, comme avec le groupe international d'experts électoraux.

Joseph Kabila lors de son état de la nation devant le parlement à Kinshasa, le 19 juillet 2018.
Joseph Kabila lors de son état de la nation devant le parlement à Kinshasa, le 19 juillet 2018. Junior D. KANNAH / AFP
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Du côté de l’ONU, comme de l'Union africaine, on assure que leur déclaration commune était en préparation depuis plusieurs jours. « Le timing n'a rien à voir, c'est juste une bonne coïncidence », assure un diplomate africain. Pour les deux institutions, c'était le bon moment pour faire part de leur inquiétude vis-à-vis du processus électoral en RDC et à nouveau appeler au respect de l'accord politique de la Saint-Sylvestre, y compris des mesures de confiance, souligne ce communiqué.

Le conseil de paix et de sécurité et le conseil de sécurité insistent également sur la tenue des élections dans les délais, sur la nécessité de rendre le processus transparent et inclusif, sur le besoin également pour tous les acteurs de faire preuve de retenue et de rejeter toute violence.

Et, dans des termes assez clairs, les deux institutions disent « réitérer leur engagement à prendre des mesures appropriées contre tous les acteurs congolais – et tous les autres – dont les actions et les déclarations entravent la mise en œuvre de l'accord et l'organisation des élections ».

Jeudi 19 juillet, le président Kabila s'en était pris violemment dans son discours aux sanctions et menaces de la communauté internationale, assurant que ça n'avait pas d'impact sur la politique menée par son gouvernement.

Inquiétude autour des questions logistiques

Le chef de l'Etat congolais a à nouveau affirmé ce jeudi que son pays organisera seul les élections et n'aurait pas besoin d'aide étrangère, synonyme pour lui d'un « chantage ».

Pourtant depuis juin, l'Assemblée générale des Nations unies a alloué un budget de 80 millions de dollars à la Monusco pour financer 157 postes d'experts et surtout une trentaine d'hélicoptères pour déployer le matériel électoral dans les sites les plus reculés du Congo. Un soutien jusqu'ici jugé comme crucial dans un pays dépourvu d'infrastructures. « Une partie des appels d'offre ont été déjà lancés et des appareils sont même arrivés », affirme une source onusienne.

Lundi, sur radio Okapi, la patronne de la Monusco, Leila Zerrougui, a expliqué que si la RDC arrive à organiser seule les élections, c’est « une excellente chose ». Quelques jours plus tôt, son chef, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'inquiétait lui que la commission électorale n'avait toujours pas transmis à la Monusco les informations relatives au déploiement de la machine à voter.

Dans leur communiqué, l'UA comme l'ONU appellent la commission électorale nationale indépendante à poursuivre sa coopération avec la Monusco et le groupe international d'experts électoraux.

La Ceni refuse tout soutien

Or on sait que la Ceni, qui avait officiellement sollicité l'aide de la Monusco en novembre dernier et qui en avait fait une condition sine qua none de la mise en œuvre du calendrier électoral, refuse toujours de travailler avec ce groupe qui, après les deux reports et au vu des critiques, notamment de l’opposition, devait permettre de rassurer sur la bonne tenue du processus électoral.

A l’heure actuelle, non seulement ce droit de regard n'existe pas, mais la Ceni n'a pas fourni les informations nécessaires à la planification de l'aide logistique prévue dans la mise en œuvre du calendrier électoral. Ce qui laisse des dizaines de millions de dollars d'aide logistique en suspens.

Selon un diplomate africain, les estimations à l'étude prévoyaient un transport par la Monusco d’environ 50 % des bulletins ou 40 % des machines à voter en fonction de l'option choisie. « La Ceni devra assumer ses choix », conclut un diplomate occidental.

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