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Cameroun

Cameroun: Paul Biya annonce sa candidature à la présidentielle du 7 octobre

Au Cameroun, Paul Biya a choisi Twitter pour annoncer sa candidature à la présidentielle du 7 octobre 2018. A 85 ans, dont 36 au pouvoir, le président sortant est donc en lice pour un septième mandat. Un tweet qui n'a pas provoqué la surprise au Cameroun.

Le président camerounais Paul Biya, à Yaoundé le 21 mars 2009.
Le président camerounais Paul Biya, à Yaoundé le 21 mars 2009. AFP/Getty Images
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C’est via son compte Twitter officiel que l’annonce est tombée. A 10 heures tapantes, heure du Cameroun, Paul Biya écrit : « Chers compatriotes du Cameroun et de la diaspora, conscient des défis que nous devons ensemble relever pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère, j’accepte de répondre favorablement à vos appels pressants. Je serai votre candidat à la prochaine élection présidentielle ».

Deux cent soixante-dix-neuf caractères pour rompre le silence, sur une candidature qui était pour nombre d’observateurs plus qu’évidente. Une heure à peine après cette annonce, 194 retweets ont été enregistrés sur ce compte, qui totalise 328 000 abonnés.

Sur un autre réseau social, Facebook en l’occurrence, le débat s’est aussitôt emballé. Les Camerounais à peine surpris par la confirmation de cette candidature s’en donnant à cœur joie pour juger de son opportunité ou non.

Désormais candidat à sa propre succession, Paul Biya, 85 ans dont 36 déjà passés à la magistrature suprême, vient en tout cas de balayer la dernière grosse inconnue sur ce rendez-vous électoral après le décret présidentiel fixant le jour du vote au 7 octobre prochain.

Pour cette présidentielle, le chef de l'Etat camerounais a déjà pris des dispositions. Les élections législatives et municipales ont été reportées d'un an. Le Conseil constitutionnel qui proclamera le vainqueur a été mis sur pied en février. La majorité de ses membres sont issus du RDPC comme c'est aussi le cas pour Elecam, la structure chargée de l’organisation des élections.

Dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu avec les incursions de Boko Haram dans l'extrême nord et le conflit meurtriers dans les deux régions anglophones, certains observateurs redoutent une montée des tensions. Alors que pour ses opposants, le président Paul Biya fait partie intégrante du problème, le chef de l'Etat, lui, se présente en garant de l'unité du pays.

Le ministre Jacques Fame Ndongo, secrétaire national à la communication du RDPC, a réagi à cette annonce :

Le président Paul Biya est un président moderne voire futuriste ! Il a une vision stratégique, un bilan éloquent et qui a encore beaucoup à apporter au peuple camerounais

00:47

Jacques Fame Ndongo (RDPC)

Carine Frenk

Pour le candidat Joshua Osih, du Social democratic front (SDF), principal parti d'opposition, c'est exactement le contraire : « il est très important de comprendre que si M. Biya lorsqu'il est arrivé et qu'il avait 50 ans, n'a pas pu travailler dans l'intérêt des Camerounais, ce n'est pas à 86 ans et avec un mandat de sept ans de plus qu'il pourra faire quoi que ce soit pour ce pays ».

« Cela fait 36 ans qu'il est à la tête d'un Etat qu'il a trouvé uni, prospère, en paix, qui offrait du travail à ses fils et à ses filles, poursuit l'opposant. Aujourd'hui, il n'y a plus rien de tout cela et il pense qu'il peut tirer le pays encore pendant sept ans vers le précipice. C'est impensable mais malheureusement, M. Biya est dans cette logique là, c'est-à-dire après lui le chaos : il n'y a personne autour de lui. Il est tout seul dans ce jeu. Mais les Camerounais le 7 octobre ont rendez-vous avec leur destin. »

Pour l'opposition, cette nouvelle candidature est donc « un aveu d'échec ». Arrivé au pouvoir en novembre 1982, réélu en 1988, 1992, 1997, 2004 et 2011 à l'issue de scrutins contestés, Paul Biya a toujours veillé à ce que, au sein de son camp, aucune personnalité ne puisse lui faire de l'ombre. Tous ceux qui ont été présentés comme ses dauphins potentiels ont été écartés ou condamnés à la faveur de l'opération anti-corruption Epervier.

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